François Hollande joue au médiateur pour réconcilier les présidents du Crif et du CFCM

François Hollande a endossé ce mardi les habits de pompier pour éteindre la vive polémique entre les présidents du Conseil français du culte musulman (CFCM) et du Conseil représentatif des institutions juives de France (Crif), née des déclarations de Roger Cukierman qui a associé les violences en France aux jeunes musulmans.

Le chef de l’Etat a réconcilié les deux hommes, expliqué qu’il voulait "rassembler les Français" et faire en sorte "qu’il n’y ait aucun doute sur notre volonté commune de lutter ensemble contre le racisme, contre l’antisémitisme"., au lendemain de la querelle entre Dalil Boubakeur et Roger Cukierman.

Dalil Boubakeur et Roger Cukierman se sont serré la main à l’issue de leur entretien à l’Elysée.

"Nous avons voulu apporter l’apaisement nécessaire afin que les fidèles de nos deux communautés puissent à nouveau partager le principe de la convivialité et du vivre-ensemble", a déclaré Dalil Boubakeur à la presse.

Il a cependant souligné la "peine des musulmans de France qui ont souffert des mots prononcés".

Roger Cukierman avait déclaré lundi que "toutes les violences" antisémites étaient aujourd’hui le fait de "jeunes musulmans", ce qui a amené le CFCM à boycotter le dîner annuel du Crif.

"Nous savons l’un et l’autre que nous sommes sur le même bateau et nous devons nous unir", a dit de son côté le président du Crif après la rencontre à l’Elysée.

"Oui, nous menons ensemble ce même combat", a-t-il ajouté, soulignant que la communauté juive avait souffert des attentats de Paris, "commis par des hommes sans doute complètement détournés des valeurs réelles du Coran".

Un plan destiné à favoriser le dialogue avec l’islam, la sécurité des musulmans et la formation de leurs représentants doit être présenté mercredi en conseil des ministres.

François Hollande a par ailleurs rejeté toute polémique sur l’expression "Français de souche" qu’il a utilisée lors du dîner du Crif, précisant qu’il entendait clairement dénoncer ainsi le racisme et l’antisémitisme.

"J’étais également la semaine dernière à Sarre-Union, dans ce cimetière dévasté par de jeunes lycéens, « Français de souche » comme on dit, ignorants au point de ne pas avoir vu des écritures en hébreu", avait-il dit lundi soir.

"Pour ceux qui m’ont écouté, il n’y avait pas de doute à avoir", a assuré mardi François Hollande.

Le chef de l’Etat a été critiqué dans son propre camp, l’ancienne ministre de la Culture Aurélie Filippetti évoquant sur Twitter "plus qu’une maladresse, une faute".

A droite, l’ancien ministre UMP Thierry Mariani a écrit sur Twitter : "Si Sarkozy avait osé dire « Français de souche », comme hier Hollande au dîner du CRIF, il serait la cible de tous les antiracistes mondains".

Pour ses défenseurs, au contraire, il n’en aurait fait qu’une mention ironique. «Le président de la République a pris bien soin de mettre le "comme on dit" [après avoir utilisé l’expression], a affirmé le président du groupe socialiste à l’Assemblée, Bruno Le Roux. Il reprend une expression pour dire justement qu’on ne pouvait pas stigmatiser une communauté, la communauté musulmane».

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