François Hollande espère sortir en 2015 de la spirale de l’échec

Au sortir d’une année 2014 calamiteuse, François Hollande, président français le plus impopulaire depuis un demi-siècle, espère récolter en 2015 les premiers fruits de ses réformes économiques mais risque d’essuyer de nouvelles déroutes électorales.

Selon ses proches, le dirigeant socialiste, entré dans la seconde moitié de son quinquennat, aborde "combatif et déterminé" les douze prochains mois, cruciaux pour briguer en 2017 un second mandat.

"Dans un monde qui change, la France avance et a engagé les réformes nécessaires", entend-il faire valoir dans ses voeux à ses compatriotes mercredi soir.

Longtemps taxé d’inertie, le président français se veut désormais "dans la conquête, la dynamique et le mouvement". "Etre à l’offensive, c’est ce qui permet de gagner (…) 2015 sera différent: ce ne seront pas les mêmes thèmes, pas le même contexte, on approche de 2017", a-t-il estimé à la veille de Noël.

Pour le quotidien Le Monde, "François Hollande n’a jamais cessé de croire à sa bonne étoile (…) Envers et contre tout, il a décidé de se battre pour être candidat à sa réelection" et ses adversaires "sont loin d’avoir match gagné".

De fait, un an seulement avant son élection en 2012, sa cote de popularité indigente lui valait le surnom sarcastique de "Monsieur 3%".

Politiquement, économiquement, personnellement, 2014 restera pour lui une "annus horribilis".

Envolée la promesse d’inverser la courbe du chômage: le nombre de demandeurs d’emplois campe au niveau record de près de 3,5 millions de personnes. L’objectif du retour des déficits français dans les clous européens, lui, a été reporté de deux ans à 2017.

Les élections municipales de mars et les européennes de mai se sont soldées par une poussée de l’extrême droite qui, fait inédit, a décroché en septembre deux sièges au Sénat, lui-même repassé aux mains de l’opposition de droite.

A l’Assemblée nationale, la majorité de gauche s’est réduite comme une peau de chagrin après le divorce avec les écologistes au printemps, une crise gouvernementale à la fin de l’été et la fronde de députés socialistes critiques du virage social-libéral assumé par l’exécutif.

Avanie suprême, M. Hollande a vu sa vie privée déballée en public avec la révélation de sa liaison avec l’actrice Julie Gayet, sa rupture avec sa compagne Valérie Trierweiler et la vengeance de cette dernière dans un brûlot devenu best-seller en librairie.

– Scrutins tests –

A l’aube de 2015, le président bénéficie d’une légère embellie dans les sondages. Sa cote de popularité, tombée à 13% à l’automne, a rebondi en décembre, une enquête publiée avant Noël le créditant de 25% d’opinions favorables.

Cependant dans le même sondage, plus des deux tiers des Français (68%) pensent que la situation économique du pays sera plus mauvaise fin 2015.

"Les résultats ne sont pas encore là mais on entre dans une période où des grandes mesures vont entrer pleinement en vigueur", fait-on valoir à la présidence.

Notamment le "Pacte de responsabilité", vaste dispositif d’allègement des charges des entreprises, en vigueur au 1er janvier, pour relancer l’emploi et l’investissement, en attendant la nouvelle loi présentée en décembre pour doper l’activité en libéralisant certains secteurs et en étendant le travail dominical.

M. Hollande pourrait tirer profit début 2015 d’une conjoncture plus favorable avec la chute des cours du pétrole, la baisse de l’euro et des taux d’intérêt historiquement bas, même si la croissance de 1% attendue sur l’année ne suffira pas à réduire le chômage.

Il tentera aussi de redorer son image en bataillant sur la scène internationale pour un accord décisif sur le climat à la conférence de Paris en décembre.

Mais le plus dur sera de surmonter, sur le front intérieur, les défaites probables des socialistes aux élections départementales en mars et régionales en fin d’année.

Les deux scrutins auront valeur de test dans la course à la présidentielle de 2017, lancée par le retour de son prédécesseur et ex-rival Nicolas Sarkozy à la tête de l’opposition de droite et pour laquelle la gauche est menacée d’élimination dès le premier tour.

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