François Fillon gêné des compliments de Bachar el-Assad

« C’est un dictateur, un manipulateur », affirme aujourd’hui Fillon, qui percevait autrefois le président syrien comme un « interlocuteur ».

l y a des soutiens dont l’on se passerait bien. Et François Fillon en sait quelque chose, lui qui a été encensé par Bachar el-Assad le week-end dernier. El-Assad « est un dictateur, c’est un manipulateur », a déclaré mercredi sur BFM TV et RMC le candidat de la droite, après les déclarations du président syrien jugeant « bienvenue » la position sur la Syrie du candidat de la droite à la présidentielle.

« Bachar el-Assad est un dictateur, c’est un manipulateur et j’attire l’attention des médias français sur le fait qu’il n’est pas forcément indispensable de se prêter aux manipulations de Bachar el-Assad », a affirmé François Fillon, en réaction à l’interview du dirigeant syrien diffusée lundi par plusieurs médias français.

Assad, le « meilleur rempart contre les djihadistes » pour Fillon

« On voit bien que c’est une manipulation. Un dictateur qui fait des déclarations devant les télés françaises sur la politique française, ça s’appelle une manipulation », a insisté l’ancien Premier ministre, favorable à un dialogue avec tous les protagonistes du conflit syrien. « Non, je ne souhaite pas le maintien de Bachar el-Assad au pouvoir », a-t-il assuré. « C’est un dictateur avec un passé sanglant (…). Je dis simplement (…) que Bachar el-Assad a le soutien d’une partie de son peuple (…) et la diplomatie française et la diplomatie occidentale, en refusant l’idée même de parler avec Bachar el-Assad, s’est exclue du conflit syrien. »

François Fillon avait déclaré le 17 novembre, lors du dernier des trois débats télévisés entre candidats à la primaire de la droite, qu’il rouvrirait « au moins un poste diplomatique à Damas pour avoir un canal de discussions avec le régime syrien » s’il était élu et que le régime de Damas offrait le meilleur rempart contre le djihadisme pour les chrétiens d’Orient.

Le gouvernement s’amuse de cette volte-face

« J’ai noté qu’après la proposition faite par Bachar el-Assad à François Fillon, François Fillon avait pris beaucoup de distance et a affirmé ce matin (…) qu’il considérait Bachar el-Assad comme un manipulateur et un dictateur, ce que n’a cessé de rappeler le président de la République et les ministres des Affaires étrangères depuis le début de la crise syrienne », a déclaré Stéphane Le Foll lors du compte-rendu du conseil des ministres.

« On se demande d’ailleurs ce qu’ont été faire des députés Républicains (LR) en Syrie il y a quelques jours si c’est ça la position de François Fillon, qui a évolué par rapport à ce qu’il avait exprimé pendant la primaire. Mais on note qu’il y a un certain nombre de changements, sur les questions internationales et sur cette question particulièrement », a-t-il ajouté. « Combien de fois avons-nous entendu qu’il fallait considérer Bachar el-Assad comme un interlocuteur, pour dire aujourd’hui que c’est un dictateur et un manipulateur ? » a insisté le porte-parole du gouvernement.

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