François Bayrou écrit aux deux finalistes de la présidentielle

François Bayrou écrit aux deux finalistes de la présidentielle
Comme il s’y était engagé au soir du premier tour, François Bayrou a adressé mercredi une lettre aux deux finalistes de l’élection présidentielle, François Hollande et Nicolas Sarkozy, afin de leur rappeler "ce qui a été essentiel pour les plus de trois millions d’électeurs qui (lui) ont apporté leur suffrage".

Dans ce courrier, le président du MoDem précise qu’avant de donner une éventuelle consigne de vote à ses partisans, qu’il appuiera son jugement sur "l’attitude personnelle" des prétendants à l’Elysée en cette période de crise.

"Parce que nous allons vivre ces moments difficiles, l’attitude personnelle des gouvernants comptera beaucoup", souligne l’ex-candidat centriste dans cette missive qui a été transmise dans la journée aux deux intéressés. "C’est une question de valeurs, personnelles autant que politiques", écrit-il, observant que "depuis des années, c’est la violence des attitudes et des mots, la guerre d’un camp contre l’autre, la complaisance à l’égard des extrêmes qui caractérisent notre pays".

Pour M. Bayrou, cinquième du premier tour avec 9,13% des voix, "le refus de la violence perpétuelle dans la vie politique, les valeurs de respect des sensibilités différentes, la reconnaissance du pluralisme et la recherche de l’équilibre sont la condition nécessaire à l’esprit d’unité nationale".

Avant d’exposer aux candidats ce qu’il considère comme crucial pour l’avenir du pays, il tient à rappeler qu’il ne croit "nullement que la crise financière soit derrière nous", reprenant ainsi l’un de ses thèmes de campagne. "Je pense au contraire qu’elle est devant nous et qu’elle sera très dure."

"Or la recherche de l’équilibre des finances publiques n’est obtenue dans vos deux projets que par l’affichage d’une croissance impossible à court terme", poursuit-il, invitant les deux finalistes à "réfléchir à ce péril" et à "envisager des mesures crédibles" pour l’écarter "s’il est encore temps".

Il plaide notamment pour l’adoption de la "règle d’or" sur l’équilibre des finances publiques par tous les pays de la zone euro, y voyant "le seul moyen d’éviter pour la France et les Français, particulièrement pour les plus fragiles, la catastrophe sociale qui s’annonce".

Dans le domaine de l’école, qui lui est cher, il exhorte les deux finalistes à mener un "combat national" contre la crise de l’éducation en France. Il préconise pour cela "un nouveau contrat entre l’école et la nation", qui "touchera à la question des pratiques, de l’organisation, du développement de l’alternance et de l’apprentissage aussi bien que des moyens".

Il revient aussi sur la "moralisation de la vie publique" en rappelant ses propositions inscrites dans une loi-cadre qu’il comptait soumettre à référendum: interdiction du cumul des mandats pour les députés, diminution du nombre des parlementaires, parité hommes-femmes, proportionnelle aux législatives. "Tout cela est urgent", relève-t-il, regrettant que PS et UMP aient "souvent pris des engagements" dans cette voie sans "aller plus loin".

Appelant enfin les finalistes à oeuvrer à "une Europe plus forte, solidaire et lisible", M. Bayrou leur signale que "des millions de Français partagent" ses valeurs. "Ils seront attentifs aux orientations qui seront les vô tres durant la campagne du deuxième tour", les prévient-il.

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