France: un rapport sur la délinquance par nationalité

L’Observatoire National de la Délinquance et des Réponses Pénales (ONDRP), présidé par Alain Bauer, criminologue et proche conseiller du présidnt français Nicolas Sarkozy, publie mercredi matin son rapport sur la part des étrangers mis en cause pour des faits de délinquance en France entre 2006 et 2011. Selon l’institution, la part des étrangers responsables d’atteintes aux biens augmente. En revanche, elle baisse pour les atteintes aux personnes.

France: un rapport sur la délinquance par nationalité
Le président de l’ONDRP, Alain Bauer, a indiqué mecredi que ce document permet d’analyser les chiffres de la criminalité et la part des étrangers dans la délinquance. Mais, a-t-il précisé sur Europe 1, "cette étude sort tous les ans, depuis 2006".

Concrètement, Alain Bauer a estimé que "plus les faits sont graves, moins les étrangers sont mis en cause". Mais, a-t-il observé, "il y a une augmentation importante du nombre d’étrangers dans les atteintes aux biens et une vraie préoccupation sur les agressions sexuelles". Cette hausse peut s’expliquer, selon le criminologue, par "la crise chez eux". Par contre, a-t-il souligné, il y a une "sous-représentation des étrangers pour d’autres faits : en matière d’homicides ou d’agressions violentes".

Dans le détail des nationalités, Alain Bauer a déploré que les Roumains soient "surreprésentés". Ils sont "suivis des Algériens, Marocains, ex-Yougoslaves et Tunisiens", a-t-il noté.

Selon ce rapport qui sort en pleine campagne électorale pour la présidentielle, la part des étrangers au sein des mis en cause est en hausse pour les atteintes aux biens, passant de 12,8% en 2006 à 17,3% en 2011, et elle est en baisse pour les violences et menaces hors vol, passant de 14,2% à 12,4%.

305.708 mis en cause au total en 2011 pour les atteintes aux biens dont 52.751 étrangers. 240.505 mis en cause pour les atteintes à l’intégrité physique en 2011 dont 29.798 étrangers.

Dans le détail, c’est pour les vols simples que la part des étrangers augmente le plus sensiblement: sur la période 2008-2011, +73,9% pour les cambriolages, +130,4% pour les vols à la tire.

Souvent ciblées par les policiers et le ministère de l’intérieur, les personnes de nationalité roumaine sont de plus en plus mises en cause: passant de 3% à 5,5% du total des mis en cause pour les faits de vols.

L’ONDRP prend des précautions, explique qu’une partie de la hausse des mis en cause, les auteurs identifiés, peut s’expliquer par une attention plus importante des forces de l’ordre, concédant que cette attention se justifie justement souvent par la constatation de l’émergence d’un phénomène.

Claude Guéant mis en cause les étrangers

Le 10 janvier dernier, Le ministre de l’Intérieur Claude Guéant avait mis en cause la délinquance étrangère.

selon le ministre, le taux de délinquance de la population étrangère en France est « de deux à trois fois supérieur » à celui de la délinquance général. « Je fais moi même faire des études par l’Observatoire national de la délinquance et des réponses pénales (Ondrp) sur le sujet », avait-il indiqué, en précisant que le phénomène était « en augmentation ».

D’après le dernier rapport de l’Ondrp, 226.675 étrangers ont été impliqués en 2010 dans les affaires de police et de gendarmerie, dont 40% pour des infractions à la législation sur les étrangers (ILE). Ils représentent 13% des personnes mises en cause pour des crimes et délits cette année là, estimées à environ un million.

« A Paris, 10% des personnes qui sont déférées à la justice sont de nationalité roumaine », avait insisté Claude Guéant pour étayer ses propos. « Nous avons un vrai problème, sur lequel nous faisons, en accord avec les autorités roumaines que je tiens à remercier, un travail considérable pour démanteler les réseaux. Mais il faut des réponses spécifiques ».

Il prépare notamment une proposition de loi pour que les étrangers séjournant en France « depuis peu d’années » qui font l’objet d’une condamnation se voient interdire le territoire. Reste à savoir si la loi pourra être définitivement votée avant la fin de la session parlementaire début mars.

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