France: un député socialiste demande à Claude Guéant si le régime nazi était une civilisation


La polémique sur les propos de Claude Guéant… par LCP

Les membres du gouvernement français, le Premier ministre François Fillon en tête, ont quitté mardi la séance des questions à l’Assemblée, après qu’un député socialiste eut comparé les propos de Claude Guéant sur les civilisations à l’idéologie nazie.

Dans un communiqué diffusé après l’incident, survenu lors de la séance des questions d’actualité, le Premier ministre demande aux responsables de l’opposition de condamner "une provocation indécente".

Lors d’un colloque samedi, le ministre de l’Intérieur Claude Guéant avait jugé que "toutes les civilisations ne se valent pas", provoquant une vive polémique. "Celles qui défendent l’humanité nous paraissent plus avancées que celles qui la nient (…). Celles qui défendent la liberté, l’égalité et la fraternité, nous paraissent supérieures à celles qui acceptent la tyrannie, la minorité des femmes, la haine sociale ou ethnique", avait-il argumenté.

Ces propos ont suscité un torrent de critiques des associations antiracistes et de l’opposition qui ont accusé le ministre de l’Intérieur de faire le jeu de l’extrême droite.

"Vous, M. Guéant, vous privilégiez l’ombre, vous nous ramenez jour après jour à ces idéologies européennes qui ont donné naissance aux camps de concentration", a-t-il déclaré sous les huées des députés de la majorité.

"M. Guéant, le régime nazi, si soucieux de purification, était-ce une civilisation ?", a lancé l’élu, qui dirige le Parti populaire martiniquais (PPM), créé par Aimé Césaire. Il a ensuite accusé le ministre de l’Intérieur de chercher à "récupérer" une partie de l’électorat du Front national en flattant "une France obsure qui cultive la nostalgie de cette époque". "C’est un jeu dangereux", a-t-il dit.

"Le départ des membres du gouvernement s’est accompagné de celui des députés de droite, après que le président de l’Assemblée a vainement appelé au calme.

Le président Nicolas Sarkozy avait défendu lundi son ministre. "Nous sommes dans une de ces polémiques ridicules dont le seul milieu politique sait en donner l’illustration", a-t-il déclaré dans un entretien diffusé sur les chaînes françaises et allemandes France 2 et ZDF.

Claude Guéant avait écrit au Conseil français du culte musulman (CFCM), qui s’était ému de ses déclarations, pour l’assurer que ses propos ne visaient pas les musulmans français.

"Mon propos de bon sens et d’évidence ne visait aucune culture en particulier, ni nos concitoyens de confession musulmane qui respectent et adhèrent pleinement aux valeurs de la République, et dont la République respecte et protège les croyances", selon M. Guéant.

Pour sa part, le candidat socialiste à la présidentielle et favori des sondages de l’élection d’avril-mai, François Hollande, a jugé que M. Guéant "ferait mieux de s’occuper de la société plutôt que de faire des phrases sur la civilisation".

Ces derniers mois, Claude Guéant avait déjà suscité la controverse, en déclarant notamment en avril que l’augmentation du nombre de fidèles musulmans posait "problème", ou en désignant Roms ou Comoriens comme principaux acteurs de la délinquance à Paris et à Marseille.

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