France: les élus de la diversité souvent victimes de propos racistes (étude)
Les élus locaux de la « diversité » en France, issus de l’immigration extra-européenne ou des départements d’outre-mer, sont souvent confrontés dans leur fonction à des propos racistes, selon une étude publiée mardi, à deux mois des élections municipales en France .
Ces insultes racistes provenaient d’habitants de leur commune (51%), d’élus de leur propre conseil municipal (40%), de membres de leur entourage politique (34%) ou étaient relayées par des supports divers (12%) comme des lettres anonymes.
"Ce qui nous a surpris c’est qu’elles émanent de leurs pairs, du conseil municipal voire même de leur propre famille politique", a commenté à l’AFP Abbas Bendali, directeur du cabinet Solis auteur de l’enquête.
74% des élus interrogés estiment que les propos à caractère raciste ont augmenté au cours des cinq dernières années. L’enquête a été réalisée entre le 18 novembre et le 3 décembre 2013, alors que la ministre de la Justice, Christiane Taubira, originaire de Guyane, était la cible d’attaques racistes.
L’échantillon des élus interrogés a été élaboré sur des quotas de sexe, de nuance politique et de département sur la base d’un recensement réalisé après les municipales de 2008 grâce à l’analyse des noms et prénoms des élus, les statistiques ethniques étant interdites par la loi.
Ce recensement par la force des choses non exhaustif réalisé par la Haut conseil à l’intégration, un organe consultatif auprès du gouvernement, avait montré que le nombre d’élus extra-européens était passé en France de 1.069 en 2001 à 2.343 en 2008 (sur plus de 500.000 élus locaux au total).
Le profil type de ces élus est le suivant: un quadragénaire, né en France ou arrivé très jeune, diplômé de l’enseignement supérieur.