France: les candidats de la primaire à droite concentrent leurs flèches sur Sarkozy

L’ancien président français Nicolas Sarkozy s’est retrouvé sous le feu croisé des critiques des autres candidats à la primaire de droite lors d’un deuxième débat télévisé musclé jeudi, mis en cause pour sa politique migratoire et son exercice du pouvoir.

Face à lui, celui qui fait actuellement la course en tête dans les sondages, l’ex-Premier ministre Alain Juppé, n’a été qu’égratigné sur son âge, 71 ans. Et il a été au final jugé le plus convaincant par les téléspectateurs, même si les militants de droite lui ont préféré M. Sarkozy, selon un sondage.

A six mois de l’élection présidentielle, l’enjeu de cette primaire est essentiel. Les sondages prédisent que son vainqueur aura toutes les chances de l’emporter au second tour face à la candidate du parti d’extrême droite Marine Le Pen, alors que la gauche est en plein marasme.

Immigration, sécurité, lutte contre le terrorisme ont été au coeur des discussions entre les sept candidats – six hommes et une femme – qui ont aussi abordé rapidement le thème de l’éducation.

"Je connais le poids de la fonction" et "j’ai l’énergie", a plaidé M. Sarkozy, qui a dû batailler pendant ce débat, nettement plus virulent que le précédent.

Après le démantèlement de la "Jungle" de Calais, vaste bidonville de milliers de migrants dans le nord de la France, tous ses rivaux ont d’entrée de jeu réclamé la dénonciation des accords du Touquet, signés avec Londres par Nicolas Sarkozy en 2003 et qui placent sur le sol français la frontière franco-britannique.

"La plupart des migrants veulent aller en Angleterre. Il faut donc aller en Angleterre, voir (la Première ministre) Theresa May et renégocier avec elle ces accords", a rétorqué l’ancien président de la République.

Les attaques les plus féroces sont souvent venues d’anciens ministres de M. Sarkozy, critiquant son style parfois fébrile ou sa décision de se représenter après avoir été battu par le socialiste François Hollande en 2012.

"Pour moi être présidente, ce n’est pas gesticuler sur l’actualité aux dépens du long terme", a ainsi glissé Nathalie Nathalie Kosciusko-Morizet.

"Certains avaient fait la promesse de ne jamais se représenter s’ils étaient battus", a renchéri Bruno Le Maire.

Parmi ces anciens ministres aujourd’hui critiques "aucun ne m’a jamais supplié de quitter le gouvernement", a ironisé Nicolas Sarkozy.

L’ancien président a préféré concentrer ses attaques contre son principal rival, Alain Juppé, qu’il accuse de manquer de fermeté.

"Je n’ai pas envie d’une alternance de compromis, d’une alternance molle", a lancé Nicolas Sarkozy, qui a par ailleurs assuré qu’il n’accomplirait qu’un seul nouveau mandat s’il l’emportait en 2017. "J’aurai 67 ans" en 2022, "ce serait le temps de remercier la France", a souligné M. Sarkozy, dans une pique à peine voilée aux 71 ans de M. Juppé.

L’ancien chef de l’Etat est actuellement donné perdant par les sondages dans cette primaire face à Alain Juppé, qui se présente comme la meilleure figure capable de rassembler les voix de la droite modérée, du centre et aussi des déçus du président socialiste François Hollande.

Ce dernier, au tréfonds des sondages, a été relativement épargné par ses adversaires de droite. Seul l’ancien Premier ministre François Fillon, troisième homme de ce débat selon les sondages, a étrillé un François Hollande ayant "abaissé la fonction" présidentielle.

Face à une gauche divisée et affaiblie par l’impopularité du président socialiste, le candidat que se choisira la droite a de fortes chances d’être le prochain président, selon les sondages.

Mais si ce dernier devait échouer lors du prochain quinquennat, ce serait probablement au tour de l’extrême droite d’exercer le pouvoir en 2022, a mis en garde Alain Juppé.

Un troisième débat est prévu le 17 novembre avant le premier tour de la primaire, le 20 novembre. Un quatrième opposera les deux finalistes avant le second tour du 27 novembre.

(Avec AFP)

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