France: le projet de loi santé définitivement adopté
Le texte controversé, qui prévoit notamment la généralisation du tiers payant, a fait l’objet d’une ultime passe d’armes à l’Assemblée avant d’être voté.
À l’appel du Mouvement pour la santé de tous, quelques médecins s’étaient rassemblés dans la matinée à proximité de l’Assemblée pour dénoncer une loi "liberticide". Ils ont déposé des chrysanthèmes au sol, en "hommage" à la médecine libérale, derrière une banderole sur laquelle on pouvait lire "honte".
Le texte de "modernisation" du système de santé, dont la présentation en conseil des ministres remonte à l’automne 2014, a été approuvé par les socialistes, radicaux de gauche et écologistes, tandis que les élus Les Républicains, UDI et la plupart des élus du Front de gauche ont voté contre, à main levée. Le groupe LR a annoncé qu’il allait saisir le Conseil constitutionnel. Nouvelle définition du service public hospitalier, parcours éducatif en santé, logos sur la qualité nutritionnelle des aliments industriels, interdiction de l’emploi de mannequins trop maigres, ou encore expérimentation de salles de consommation de drogue à moindre risque, dites "salles de shoot", et suppression du délai de réflexion pour les femmes souhaitant une IVG : le projet de loi comporte nombre d’autres mesures. La présidente de la commission des affaires sociales de l’Assemblée, Catherine Lemorton (PS), a répété dans l’hémicycle son opposition à l’assouplissement de la loi Évin sur la publicité pour les boissons alcooliques, introduit au cours des débats contre l’avis de Marisol Touraine. "La loi Évin était un équilibre" et elle est "mise à mal", a-t-elle déploré, à l’unisson de nombreux spécialistes des addictions.