France: l’affaire Fillon, chronique d’une déroute inattendue

Les principales étapes de l’affaire qui a plongé dans la tourmente François Fillon, candidat de la droite à la présidentielle française, et devrait conduire le 15 mars à son inculpation dans une affaire d’emplois fictifs présumés.

L’hebdomadaire Canard enchaîné révèle le 25 janvier que Penelope Fillon a été rémunérée 500.000 euros brut comme attachée parlementaire de son mari puis de son suppléant, entre 1998 et 2007. Et met en doute la réalité du travail fourni par l’épouse du candidat.

De mai 2012 à décembre 2013, elle aurait par ailleurs reçu 5.000 euros brut par mois de la Revue des deux mondes, dirigée par un ami de son mari, Marc Ladreit de Lacharrière, pour des missions qui n’ont pas laissé de trace.

Le parquet national financier ouvre aussitôt une enquête préliminaire pour "détournement de fonds publics, abus de biens sociaux et recel de ces délits".

"La séquence des boules puantes est ouverte", réagit le soir même le candidat conservateur.

Le lendemain, il assure qu’"il n’y pas le moindre doute" sur l’emploi "légal" et "réel" de sa femme comme collaboratrice. Il annonce avoir également rémunéré ses enfants pour des missions ponctuelles et ajoute qu’il se retirera de la course seulement s’il est mis en examen (inculpé).

Le 30 janvier, M. Fillon, son épouse et M. Ladreit de Lacharrière sont entendus par la police, qui s’est déjà rendue le 28 à l’Assemblée nationale et à la Revue des deux mondes pour y chercher des documents.

Le 1er février, nouvelles révélations du Canard enchaîné: Mme Fillon aurait touché au total plus de 900.000 euros brut. Soit 831.440 euros brut comme assistante parlementaire sur plusieurs périodes, entre 1988 et 2013. Ainsi que 100.000 euros à la Revue des deux mondes. Les deux enfants auraient perçu 84.000 euros brut en 2005-2007.

Le 2 février, l’émission télévisée "Envoyé spécial" diffuse des extraits d’un entretien accordé en mai 2007 par Penelope Fillon au quotidien britannique Daily Telegraph, dans lequel la Franco-Galloise déclare n’avoir "jamais été l’assistante" ni s’"occuper de la communication" de son mari.

Le 6 février, M. Fillon présente ses "excuses" aux Français pour avoir fait travailler des membres de sa famille, mais assure que "tous les faits évoqués sont légaux".

Il martèle qu’il n’y a pas de "plan B" à sa candidature et le 16 février, affirme qu’il ne renoncera finalement pas à se présenter en cas d’inculpation.

Au fil des sondages, ses chances de franchir la barre du premier tour se réduisent: Marine Le Pen la candidate de l’extrême droite et Emmanuel Macron, l’ancien ministre de l’Economie du gouvernement Hollande ne cessent de creuser l’écart.

Dernier coup de tonnerre en date: François Fillon annonce le 1er mars qu’il sera convoqué le 15 mars par les juges d’instruction en vue d’une probable inculpation, mais assure ne pas pour autant renoncer à sa candidature.

"Je ne céderai pas. Je ne me rendrai pas", déclare-t-il à la presse, en dénonçant un "assassinat politique" et une procédure judiciaire "menée à charge".

A droite, l’inquiétude s’installe et les défections s’accumulent.

"Je n’ai pas l’intention de me coucher", martèle malgré tout François Fillon jeudi soir lors d’un meeting politique. Le jour même, la police a perquisitionné son domicile parisien.

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