France: l’UMF dénonce le fichage scandaleux des enfants de confession musulmane

L’Union des Mosquées de France (UMF) « dénonce avec force » et « exprime sa profonde indignation face à la décision choquante et condamnable » du maire de Béziers, Robert Ménard, de ficher les enfants de confession musulmane scolarisés dans les écoles publiques.

"Tout en saluant l’ouverture d’une enquête sur cette affaire par le Parquet, l’Union des Mosquées de France doit malheureusement constater que ce fichage, qui rappelle des moments sombres de notre histoire, a été ouvertement et publiquement revendiquée par ce maire dans un mépris total des lois de la République", déplore mardi le président de l’UMF Mohammed Moussaoui dans un communiqué.

L’MF "appelle toutes les forces vives de notre pays à s’élever contre cet acte islamophobe" et "demande à ce que toute la lumière soit faite sur les objectifs et les finalités de ce fichage religieux afin de protéger tous les enfants de la République", ajoute le communiqué.

Interrogé lundi soir dans l’émission «Mots Croisés» de France 2 sur la véracité des chiffres avancés par le parti de Marine Le Pen quant à la proportion d’enfants musulmans en France, Rober Ménard, élu grâce au soutien du Front national, a affirmé qu’il détient dans sa mairie un document qui fiche les enfants des écoles de Béziers en fonction de leur confession.

Selon le maire de Béziers, «les prénoms disent les confessions. Dire l’inverse, c’est nier une évidence». «Oui, il y a trop d’immigration en France. Il faut qu’on arrête d’ouvrir nos frontières», a-t-il répété sur BFM TV, avant d’asséner: «bien sûr, je suis favorable aux statistiques ethniques»,

Cette nouvelle pratique de Robert Ménard est à rajouter à la longue liste des polémiques qui marquent son mandat à la mairie de Béziers, depuis son élection en 2014.

Le parquet de Béziers (Hérault) a annoncé mardi avoir ouvert une enquête préliminaire sur ce fichage religieux. L’enquête devra permettre d’établir la réalité du fichier, ainsi que la méthode employée, précise le communiqué du parquet.

En déplacement à Riyad, François Hollande a dénoncé une pratique "contraire à toutes les valeurs de la République" et assuré que des sanctions seraient prises.

Dénonçant pour sa part des "faits d’une extrême gravité", le Premier ministre Manuel Valls a estimé que ce fichage, illégal, faisait "honte au mandat" du maire de Béziers, ancien fondateur de "Reporters sans frontières".

"L’extrême droite n’a pas changé, elle n’a rien renié de son passé et de ses pratiques", a-t-il déclaré à l’Assemblée nationale.

En France, la collecte de données démographiques fondées sur l’origine ethnique est interdite et sanctionnée par la loi du 6 janvier 1978 relative à l’informatique, aux fichiers et aux libertés, dite "loi informatique et libertés".

L’article 8 spécifie bien que : "Il est interdit de collecter ou de traiter des données à caractère personnel qui font apparaître, directement ou indirectement, les origines raciales ou ethniques, les opinions politiques, philosophiques ou religieuses ou l’appartenance syndicale des personnes, ou qui sont relatives à la santé ou à la vie sexuelle de celles-ci".

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