France et Algérie : « pas question de repentance », mais « regarder l’Histoire en face » (Arif)

France et Algérie :
Le ministre français des Anciens Combattants, Kader Arif, assure, à propos du passé de la France en Algérie et des Algériens établis en France pendant la colonisation, qu’"il n’est pas question de faire repentance", mais de "regarder notre histoire de la façon la plus juste".

Le président François Hollande a officiellement reconnu mercredi la "sanglante répression" des manifestations d’Algériens le 17 octobre 1961 à Paris, rompant avec un silence de 51 ans de l’Etat français sur ces événements. "La République reconnaît avec lucidité ces faits", a-t-il dit.

"Nous avons mal à notre mémoire et il s’agit de regarder notre histoire de la façon la plus juste, la plus transparente et la plus apaisée afin de dépasser les douleurs qui subsistent des deux cô tés de la Méditerranée", explique Kader Arif dans un entretien avec le Journal du dimanche. "Regarder l’Histoire en face", ajoute-t-il plus loin.

Les propos présidentiels ont été "sans repentance, sans autoflagellation". "Il faut qu’avec l’Algérie nous puissions tourner la page ensemble, ce qui signifie que les Algériens soient eux aussi capables de faire des gestes", ajoute M. Arif, lui-même né en Algérie et fils de harki.

Interrogé sur "les excuses" qu’attendent les autorités algériennes pour les crimes commis pendant la guerre sur le sol algérien, le ministre admet qu’"il y a effectivement des Algériens qui le souhaitent", mais affirme qu’"il n’est pas question de faire repentance". "Il s’agit davantage de reconnaissance des choses. De part et d’autre".

A propos des gestes attendus de l’Algérie par la France, Kader Arif rappelle l’impossibilité pour "nos compatriotes harkis" de "se rendre dans le pays de leurs ancêtres" et d’"y être enterrés", ce qu’il juge "inacceptable". Il salue toutefois "une volonté d’ouverture" de "nos amis algériens" à ce sujet.

Concernant la visite de François Hollande en Algérie en décembre, le ministre délégué aux Anciens combattants précise qu’elle aura pour objet de "discuter avec les Algériens d’une urgence de stabilité au Sahel, de faire redémarrer un espace d’échanges régional après l’échec de l’Union pour la Méditerranée, de signer un traité franco-algérien". "J’espère qu’il portera le nom de traité d’amitié", conclut-il.

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