France: deux programmes contrastés pour les finalistes de la primaire à gauche

Temps de travail, revenu universel, contraintes budgétaires européennes, laïcité et droit d’asile, écologie… les deux finalistes de la primaire socialiste Benoît Hamon et Manuel Valls portent des idées très différentes.

Pour Benoît Hamon, "la révolution numérique va raréfier le travail" et il faut "s’y préparer". Il propose d’encourager le travail à temps partiel et de maintenir le pouvoir d’achat par le versement à tous les citoyens d’un "revenu universel". Cette proposition phare serait instaurée progressivement, sur plusieurs années. Dans un premier temps, le revenu minimum actuel serait porté à 600 euros mensuels et versé à tous les jeunes de 18 à 25 ans. Puis une "conférence citoyenne" fixerait le périmètre et le calendrier de cette réforme.

A l’inverse, Manuel Valls défend "une société du travail pour davantage de pouvoir d’achat" et entend rétablir la défiscalisation des heures supplémentaires, une mesure adoptée par la droite puis supprimée par la gauche. Brocardant le revenu universel de son adversaire qui selon lui "ruinerait le pays", il propose de garantir à tous les Français un "revenu décent" d’environ 800 euros par mois. Ceux dont les revenus n’atteindraient pas cette somme recevraient une allocation complémentaire.

Manuel Valls continue à défendre comme "une avancée" la loi Travail qu’il avait fait voter aux forceps lorsqu’il était Premier ministre. Ce texte, qui assouplit la réglementation, a jeté des dizaines de milliers de manifestants dans les rues début 2016 et aggravé la fracture de la gauche.

Benoît Hamon, qui s’y était farouchement opposé à l’Assemblée, entend abroger cette loi, estimant qu’elle favorise trop les employeurs.

Manuel Valls veut intégrer dans la Constitution une charte de la laïcité "qui lutte contre tous les communautarismes sans jamais pointer du doigt tel ou tel pour sa croyance". Il s’est prononcé contre le port du burkini, ce maillot de bain intégral que certains maires ont tenté d’interdire. Par ailleurs, l’ancien Premier ministre assume et veut poursuivre une politique migratoire sélective, appelant à "ne pas confondre droit d’asile et migration".

Benoît Hamon se veut "beaucoup plus généreux en matière de droit d’asile" et souhaite des "accommodements qui dans le respect de la laïcité et des principes de la République permettront à l’islam en France de trouver une place semblable à celle des autres religions". Il refuse ainsi d’interdire le voile à l’Université ou de refuser l’accompagnement des sorties scolaires aux femmes portant le foulard.

Benoît Hamon refuse de maintenir le déficit budgétaire dans la limite de 3% du PIB inscrite dans le traité de Maastricht, inatteignable "dès lors qu’il faut procéder à des investissements importants". Il prône une mutualisation des dettes européennes, notamment entre la France et l’Allemagne, tout en reconnaissant que son puissant voisin ne sera pas facile à convaincre.

Manuel Valls veut "maintenir le déficit juste sous la barre des 3%" mais "sans chercher à le réduire davantage". Il plaide pour un grand plan d’investissement public et privé en Europe avec la création d’un livret d’épargne européen pour le financer.

Benoît Hamon a fait de l’écologie une "question centrale" de son programme, en promettant une sortie du diesel à l’horizon 2025 et, au fil du temps, la fermeture des centrales nucléaires en fin de vie. Il entend aussi lutter contre les pesticides et les perturbateurs endocriniens.

Manuel Valls se montre plus prudent, parlant simplement "d’accélérer la convergence des fiscalités essence et diesel". Il réaffirme que la part du nucléaire dans la production d’électricité passera de 75% à 50% d’ici à 2025. Et face à Donald Trump, il veut instaurer une taxe carbone sur les produits américains si l’accord de la COP 21 sur le climat était remis en cause.

Source AFP

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