France: de l’émotion au conseil des ministres du quinquennat Sarkozy

France: de l
Trois jours après sa défaite face à François Hollande, Nicolas Sarkozy s’est montré "digne", "serein", et "apaisé", mercredi lors du dernier conseil des ministres du quinquennat, selon les membres du gouvernement qui ont avoué de l’émotion, et une pointe de nostalgie, à leur départ de l’Elysée.

Le Premier ministre François Fillon remettra la démission de son gouvernement jeudi, a annoncé la porte-parole du gouvernement, Valérie Pécresse. Les "affaires courantes" seront gérées jusqu’à la passation de pouvoir le 15 mai, a-t-elle précisé.

"Nous n’avons pas droit à l’amertume, mais un devoir de reconnaissance" vis-à-vis des Français, a déclaré Nicolas Sarkozy au cours du conseil des ministres, selon la porte-parole. Le président sortant a souhaité "bonne chance" à son successeur François Hollande, et a été applaudi, ont précisé plusieurs membres du gouvernement.

Nicolas Sarkozy "a tenu à dire merci aux Français et merci à la vie pour lui avoir donné ce destin et de lui avoir permis de connaître cinq années merveilleuses à la tête de l’Etat, des années qui furent difficiles sur le plan politique, sur le plan économique, sur le plan social et qui furent tellement riches de rencontres et d’échanges", a relaté Valérie Pécresse.

Les ministres, qui avaient l’habitude de s’engouffrer directement dans leur voiture, ont cette fois pris leur temps dans la cour de l’Elysée, multipliant les déclarations devant la presse. Certains d’entre eux ont montré le carton à leur nom, marquant leur emplacement à la table du conseil, emporté en souvenir après l’avoir fait signer par Nicolas Sarkozy, autour d’un verre "sans alcool", a précisé le ministre des Transports, Thierry Mariani.

Nadine Morano, ministre de l’Apprentissage, et grande admiratrice du président, a posé avec sa dédicace: "Avec mon affection, Nadine".

Au cours du conseil, François Fillon a dressé le bilan du quinquennat et rendu hommage à Nicolas Sarkozy, rappelant "que l’engagement principal" de 2007 "avait été tenu". "Cet engagement, c’était de remettre la France en mouvement. Nous l’avons fait avec un nombre de réformes qu’aucun autre (gouvernement) n’a engagées, et nous l’avons fait dans un climat de crises", a-t-il ajouté, sur le perron de l’Elysée.

L’avenir professionnel de Nicolas Sarkozy n’a pas été évoqué "précisément", selon Valérie Pécresse. "Il a dit qu’il aurait désormais une autre vie, qu’une page pour lui s’était tournée et qu’il serait toujours présent parmi nous, si nous en avions besoin à l’avenir", a-t-elle affirmé. "Il nous a dit: ‘prenez soin de vos familles, (…) elles ont toutes beaucoup trop souffert pendant ce quinquennat’ et il a même reconnu qu’il avait lui-même beaucoup fauté en la matière et qu’il comptait bien se rattraper".

"Il se retire de la vie politique", a confirmé Mme Morano. Il "reste en France, sur Paris, mais ça c’est à lui de le dire", a-t-elle seulement précisé. "C’est beaucoup d’émotion, et je pars avec le coeur tranquille de ce que j’ai donné à mon pays. Le sentiment du devoir accompli, la frustration de ne pas aller au bout", a-t-elle résumé.

Laurent Wauquiez, ministre de l’Enseignement supérieur, a avoué "un pincement au coeur", mais "pas de tristesse, parce qu’on n’est pas ministre à vie, quand on fait de la politique on accepte l’humilité de l’alternance".

"C’est toujours émouvant, oui", a admis le ministre des Affaires étrangères Alain Juppé, "en même temps, je suis très confiant dans l’avenir, je souhaite évidemment que le nouveau président réussisse parce qu’il faut que la France réussisse, nous serons vigilants, et fidèles à nos convictions".

"Ce n’est pas 1981", a souligné le centriste Maurice Leroy, faisant référence à la victoire de François Mitterrand, qu’il a lui-même fêtée "à la Bastille". "1981, c’était un drame, après moi le chaos. Ce n’est pas 1981, c’est une autre ambiance. Eh bien il aura contribué à cela, aussi", a observé le ministre de la Ville.

Roselyne Bachelot, la ministre des Solidarités, a quant à elle invité ses cuisiniers à déjeuner, "parce qu’ils m’ont servie toutes ces années et que c’était bien leur tour d’être servis". Et de citer cette phrase prononcée, selon elle, par Nicolas Sarkozy: "le sel de la vie c’est de savoir qu’on va mourir, et le sel de la politique c’est de savoir qu’on va partir".

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite