France : à 1,1 % en 2015, la croissance est au plus haut depuis 4 ans

Le ministre des Finances Michel Sapin promet que la reprise devrait « s’amplifier » cette année pour « permettre d’avoir plus d’emplois ».

Enfin une bonne nouvelle économique pour François Hollande et Manuel Valls ! Après les mauvais chiffres du chômage récemment publiés, l’Insee révèle que la croissance en France a atteint 1,1 % sur l’ensemble de 2015. C’est donc la plus forte augmentation du produit intérieur brut depuis quatre ans, après une hausse de 0,2 % en 2014 et 0,4% en 2013 et 2012. En 2015, les dépenses de consommation des ménages, qui contribuent traditionnellement à la solidité de l’activité, progressent de 1,4 % en 2015, précise l’Insee. Les investissements des entreprises ont pour leur part progressé de 2 % par rapport à 2014. Sur le seule quatrième trimestre de l’année dernière, le PIB a progressé de 0,2 %. Ces chiffres très attendus témoignent d’une reprise encore poussive. "C’est le retour d’une croissance modeste après trois années de stagnation économique", commente auprès de l’Agence France-Presse Hélène Baudchon, économiste chez BNP Paribas. Pour autant, cela "manque d’élan, alors qu’on avait des conditions favorables" telles que la baisse du prix du pétrole et la faiblesse de l’euro et des taux d’intérêt, a-t-elle tempéré.

"2015 a été l’année de la reprise", se félicite Michel Sapin, pour qui "les Français n’ont pas baissé les bras" puisque l’activité a "progressé de 0,2 % au dernier trimestre de 2015, malgré les conséquences inévitables des attentats" du 13 novembre. Le ministre des Finances estime que la reprise devait "s’amplifier en 2016" pour "permettre d’avoir plus d’emplois". "Pour la première fois depuis 2011, nous créons à nouveau de la croissance", avait affirmé jeudi le Premier ministre Manuel Valls. "C’est encore insuffisant – les chiffres du chômage publiés hier (mercredi, NDLR) le soulignent une nouvelle fois", a-t-il toutefois reconnu. Après une baisse en novembre, le nombre de demandeurs d’emploi sans activité a en effet augmenté de 15 800 personnes (+ 0,4 %) en décembre, concluant l’année sur un record de 3,59 millions de chômeurs en métropole. Selon Mathieu Plane, de l’Observatoire français des conjonctures économiques (OFCE), "les effets de diffusion du (prix bas) du pétrole sont lents", ce qui expliquerait en partie la mollesse de la croissance en 2015. Jusqu’à présent, les entreprises ont surtout tiré profit de ce bas coût pour redresser leurs marges, a-t-il observé. Mais à plus long terme, elles pourraient choisir d’investir ou de baisser leurs prix. "2015 est plutôt une forme d’année transitoire", avec des éléments qui peuvent réamorcer un début de croissance, a-t-il estimé.

"La reprise va s’accélérer en 2016 malgré un contexte mondial qui est marqué par un certain nombre d’inquiétudes", a assuré M. Valls. Le gouvernement table pour l’instant sur une hausse du PIB de 1,5 % sur l’ensemble de 2016. Pour M. Plane, pétrole, euro et taux d’intérêt bas associés à la montée en charge des dispositifs fiscaux mis en place par le gouvernement, avec notamment le pacte de responsabilité et le Crédit d’impôt compétitivité emploi (CICE), devraient permettre de transformer l’essai. Pour l’Insee, l’activité économique française devrait retrouver de l’élan en 2016 et enregistrer une croissance de 0,4 % aussi bien au premier qu’au deuxième trimestre. Mais de nombreuses incertitudes planent sur l’économie et sur le moral des ménages et des chefs d’entreprise, qui observent avec inquiétude la volatilité des marchés, ou encore le ralentissement des émergents.

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