Fidel Castro : Ségolène Royal appelle au « respect » le jour des funérailles

Des propos qui font polémique : sur place, la ministre de l’Écologie a contesté les violations des droits de l’homme reprochées au régime cubain.

La numéro trois du gouvernement français, la ministre de l’Écologie Ségolène Royal, a salué samedi à Santiago de Cuba la mémoire de Fidel Castro, « un monument de l’histoire », rejetant les accusations de violations des droits de l’homme à son encontre. « C’est un monument de l’histoire, d’abord, Fidel Castro » et « c’est le symbole d’une amitié très profonde entre Cuba et la France », a-t-elle déclaré à des journalistes français peu après son arrivée à Cuba, où elle devait assister samedi soir à une cérémonie d’hommage au « Comandante », puis à ses funérailles en cercle plus restreint dimanche.

Ségolène Royal a estimé que la polémique suscitée par ses propos sur le régime cubain était « déplacée », appelant au « respect » le jour même des funérailles de Fidel Castro. « Je pense que cette polémique n’a pas lieu d’être. Le jour des funérailles, je pense qu’il y a un respect à avoir à l’égard de tout un peuple et de tout un pays qui est en train justement de s’ouvrir et d’évoluer », a-t-elle déclaré dans un entretien à l’AFP. « Ces polémiques sont particulièrement déplacées le jour des funérailles », a-t-elle insisté, se présentant comme « une voix de la réconciliation, une voix de la paix ».

Interrogée sur les violations des droits de l’homme reprochées par l’ONU et l’opposition au régime cubain, Ségolène Royal a déclaré que « ce problème-là doit être réglé, effectivement », avant d’ajouter : « D’ailleurs, dans le cadre de l’accord entre l’Union européenne et Cuba, ce problème sera posé. »

« Pas à donner de leçons »

La veille au soir, face à plusieurs journalistes français, la numéro trois du gouvernement avait affirmé : « Écoutez, il y a beaucoup de désinformation. Ce que j’observe, c’est que jamais les relations diplomatiques n’ont été coupées avec Cuba, y compris de la part de certains responsables politiques qui me critiquent, qui critiquent la France, jamais », a-t-elle dit. « Il y a toujours du positif et du négatif dans les histoires, mais certains ne vont pas se rhabiller à bon compte au nom des droits de l’homme alors qu’on sait qu’ici, quand on demande des listes de prisonniers politiques, on n’en a pas. Eh bien, fournissez-moi des listes de prisonniers politiques. À ce moment-là, on pourra faire quelque chose », a-t-elle ajouté.

Ségolène Royal est le seul membre d’un gouvernement européen, avec le Premier ministre grec Alexis Tsipras, à avoir fait le déplacement à Cuba à l’occasion de la semaine de deuil national consacrée à l’ex-président cubain, décédé le 25 novembre à 90 ans. « Grâce à Fidel Castro, les Cubains ont récupéré leur territoire, leur vie, leur destin. Ils se sont inspirés de la Révolution française sans pour autant connaître la terreur qu’il y a eu pendant la Révolution française », a-t-elle estimé. Interrogée sur les violations des droits de l’homme reprochées par l’ONU et l’opposition au régime cubain, Ségolène Royal a souligné, au contraire, l’existence sur l’île d’« une liberté religieuse » et d’« une liberté de conscience ».

« Donc, il faut savoir regarder les choses positivement, même si ça dérange », a-t-elle ajouté, estimant que « la France n’a pas à donner de leçons » à Cuba. « Je sais que ça dérange parce que justement voilà un pays insulaire qui protège son patrimoine, qui interdit les prédateurs, qui a réussi aussi à faire en sorte qu’il y ait une propreté et une sécurité vraiment remarquables, que l’on n’atteint pas dans beaucoup de pays qui donnent aujourd’hui des leçons de droits de l’homme », a-t-elle conclu.

(Avec AFP)

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite