Festival de la photographie méditerranéenne: la mémoire du Maroc revisitée

Deux grandes expositions sur Tanger et Marrakech seront au cœur de La première édition du festival de la photographie méditerranéenne (Photomed) qui aura lieu du 27 mai au 19 juin 2011 à Sanary-sur-Mer, une ville côtière située au Sud Est de la France. Deux artistes de renommée mondiale, Carole Benitah et Alain Kantarjia tenteront, dans un travail de mémoire de mettre en valeur le patrimoine des deux villes.

Festival de la photographie méditerranéenne: la mémoire du Maroc revisitée
Alain Kantarjian, s’est mis depuis des années sur les traces d’Henri Matisse à Tanger où il a trouvé dans le Grand Hôtel Villa de France son inspiration, et matière à ses images les plus subtiles.

Photographe, vidéaste et sculpteur, ce natif de Beyrouth (41 ans) présente dans cette exposition un travail à la fois documentaire et poétique sur le mythique Grand Hôtel Villa de France à Tanger. Ce bâtiment bâti au XIXe siècle a été fréquenté par de nombreuses personnalités dont Henri Matisse qui a peint entre autres, en 1912, la baie de Tanger à partir de la chambre n° 35.

A l’abandon depuis de longues années, cet hôtel est aujourd’hui en voie de réhabilitation. A travers des photographies en couleur, Alain Kantarjian invitera le visiteur à une promenade insolite dans un lieu encore intact, mais déserté.
Comme l’écrit dans sa préface Gustave de Staël : ‘’La villa, en tant que résidence diplomatique fut bâtie il y a 150 ans. Elle fut un havre d’où apprivoiser les alentours et une civilisation encore méconnue. Elle représentait la France et sa vision, d’où le nom de Grand Hôtel Villa de France au moment où elle devint une destination pour voyageurs’’.

Qui oubliera que des intempéries tangéroises contraignirent le peintre Henri Matisse à rester dans sa chambre et à donner, à partir de sa fenêtre, une vision tout autre du monde ? Une peinture aura su cadrer l’esprit d’un pays, donnant son futur à la désaffection de ce lieu. Ces vues témoignent des traces ultimes, elles restent, à l’instar du mouvement de déconstruction et de construction de toute vie, une illustration de l’universel. ‘’Rien n’aura eu lieu que le lieu’’ écrivait Mallarmé. ‘’ Sur un désœuvrement, elles évoquent une beauté triste qu’une lumière diffuse éclaire.’’

Quant à Carole Benitah, elle tentera dans son exposition de jeter une vue des plus originales sur les paysages et l’artisanat de Marrakech. Elle ne compte pas recopier la terre marrakchie, mais d’y ajouter ses propres idées, réflexions et expériences en suivant profondément ses secrets, sa richesse et son tempérament hospitalier.
Cette première édition du festival de la photographie mettra à l’honneur la Turquie et le photographe Martin Parr. L’événement accueillera plus de quinze expositions mais également des ateliers de photographie, des lectures de portfolios, des installations et un studio.

L’ambition du festival : utiliser la photographie, langage universel par excellence, pour contribuer à promouvoir la diversité et la richesse des cultures méditerranéennes mais aussi rapprocher les peuples, faire émerger des intérêts communs et favoriser les échanges sur les enjeux de cette région du monde.

Mais si la Turquie et les Balkans occupent une place centrale, on ne peut oublier les carnets de voyage et les instantanés des photographes américains de Magnum ou de la grande tradition humaniste. Deux expositions, Magnum Méditerranée : un regard américain, et MEP Méditerranée : les années 1960, rassemblent, à l’intention du grand public, les icônes des plus célèbres d’entre eux : Henri Cartier-Bresson, William Klein, Elliott Erwitt, Leonard Freed, Bruce Davidson…

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite