Festival de Cannes 2014 : Jane Campion présidente du jury

C’est une femme, la réalisatrice néo- zélandaise de « La Leçon de Piano », Palme d’or en 1993, qui succédera à Steven Spielberg, président l’an dernier. Tôt ce matin, les organisateurs du prochain Festival de Cannes ont révélé le nom de Jane Campion, choisie pour présider le jury de cette future 67é édition qui se déroulera du 14 au 25 mai.

La nouvelle annoncée en ce tout début d’année – habituellement c’est un peu plus tard en janvier – laisse penser que son engagement a sans doute été décidé voici déjà un bon moment. Les organisateurs de la plus grande manifestation cinématographique au monde ont peut-être songé à elle dès la fin du dernier Festival.

Jane Campion était déjà présidente du jury de la Cinéfondation et des courts métrages en mai 2013, une section à laquelle le Festival est très attachée. Elle avait aussi reçu le Carrosse d’or de la Quinzaine des réalisateurs lors d’une séance spéciale. Une séance qui fut marquée notamment par la projection des deux premiers épisodes de la série télévisée "Top of the Lake", qu’elle a réalisée. Son choix découle des contacts étroits avec les organisateurs, le président Gilles Jacob et le délégué général Thierry Frémaux, sur La Croisette en mai dernier. C’est la deuxième fois dans l’histoire de Cannes, après Liv Ullmann en 2001, qu’une réalisatrice est désignée comme présidente du jury. La dernière femme à avoir occupé ce poste était l’actrice Isabelle Huppert, lors du Festival 2009.

Jane Campion est née le 30 avril 1954 à Wellington, d’une mère actrice, Edith, et d’un père directeur de théâtre, Richard. Elle a fait des études en anthropologie dans sa ville natale avant de partir pour l’Angleterre et de voyager dans plusieurs pays d’Europe. C’est au début des années 80 que la jeune femme s’intéresse au cinéma en prenant des cours dans une université spécialisée. En 1986, elle est déjà sur la Croisette avec son premier court métrage, intitulé "An Exercise in Discipline ; Peel", qu’elle a écrit et réalisé. Coup de maître, elle obtient la Palme d’or du court métrage. Les organisateurs ne l’oublient et elle est sélectionnée en compétition officielle en 1989 pour son premier long métrage, "Sweetie". Son film suivant "Un ange à ma table", en revanche, se retrouve dans un autre Festival, à la Mostra de Venise, en 1990. Elle ne fait pas le voyage pour rien puisqu’elle obtient le Grand Prix du Jury. La consécration arrive avec "La Leçon de Piano", une oeuvre au romantisme flamboyant, avec pour interprètes Holly Hunter, la petite Anna Paquin, Harvey Keitel et Sam Neill.

Le jury présidé par Louis Malle lui décerne la Palme d’or, ainsi qu’un prix d’interprétation à Holly Hunter. Anna Paquin obtiendra l’Oscar de la meilleure actrice dans un second rôle. Hollywood ouvre alors ses portes à Jane Campion. Elle tourne "Portrait de femme" d’après Henry James avec Nicole Kidman (1995), "Holy Smoke" avec Kate Winslet et Harvey Keitel ( 1999) avant de diriger Meg Ryan et Mark Ruffalo dans "In the Cut" ( 2003). Mais le succés commercial n’est plus au rendez-vous pour Jane Campion. Après plusieurs années d’absence, elle revient derrière la caméra avec "Bright Star" ( 2009) décrivant la fin de la vie du poète anglais John Keats et sa relation avec Fanny Brawne. La cinéaste fait un break de deux ans, avant de se lancer un nouveau défi avec la réalisation d’une mini-série pour le petit écran, "Top of the Lake", très bien accueille par les critiques et le public lors de sa diffusion en 2013. On peut imaginier que sa présence à Cannes en mai et la médiatisation dont elle sera l’objet lui permettra de revenir très vite sur les plateaux de cinéma.

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