Face aux jihadistes de l’EI, « Nous allons souffrir »(haut responsable de l’ONU)

« Nous (la communauté internationale) allons souffrir » face aux jihadistes du groupe Etat islamique (EI), a prévenu vendredi le directeur exécutif du contre-terrorisme au Conseil de sécurité de l’ONU, soulignant notamment le problème du retour aux pays de milliers de combattants.

Dans une interview à l’AFP, Jean-Paul Laborde, de passage à Paris, a précisé qu’il y avait "sur place 15.000 combattants étrangers".

"Des milliers vont revenir dans leurs pays d’origine, très aguerris: il faut les détecter, les débriefer, les décontaminer, c’est beaucoup de travail. Les services de police ne peuvent tous les surveiller, ils sont obligés d’opérer par sondage", a-t-il prévenu.

"Il n’y a pas de solution miracle, il faut s’attendre à des lendemains difficiles. Il faut mobiliser les sociétés civiles, les autorités religieuses, c’est un travail de longue haleine. Il faut prendre un ensemble de mesures, et savoir que cela prendra du temps. Nous allons souffrir", a-t-il ajouté.

Selon M. Laborde, la création par les forces jihadistes d’une structure quasi-étatique à cheval sur la Syrie et l’Irak est "une première", qui "pose un vrai problème à la communauté internationale".

Ceux qui se font appeler "l’Etat islamique" ont "mis en place des structures qui sont équivalentes à des structures étatiques. Ils assurent la sécurité, une forme de sécurité sociale, la poste. C’est une première, quelque chose que ne faisaient jamais auparavant des organisations terroristes. Ils ont des ressources, ils ont du gaz, du pétrole, ils font du commerce".

La création du groupe EI "pose un vrai problème à la communauté internationale et aux Nations Unies", a-t-il ajouté. "Le conseil de sécurité de l’ONU a organisé un sommet la semaine dernière pour s’exprimer sur cette menace, ce qui n’est pas fréquent. C’est un phénomène qui effraie le monde entier et qui risque de s’étendre: il y a une volonté de créer un califat dans le nord du Nigeria, un autre dans le Sahel, un peut-être en Afrique de l’Est, en Asie du Sud-Est".

Face à la création de ce groupe, "la communauté internationale fait ce qu’elle a à faire: il faut appeler les choses par leur nom, elle leur fait la guerre. Mais ce qui est très important aussi, c’est la mise en place nécessaire d’une coalition de la société civile pour lutter contre ce phénomène", a poursuivi M. Laborde, qui a rang à l’ONU de secrétaire général adjoint.

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