FIFA: le Maroc victime de la corruption pour la Coupe du Monde 2010
Les enquêtes pour corruption qui touchent des membres éminents de la FIFA ne concernent pas uniquement les coupes du monde 2018 (Russie) et 2022 (Qatar), elles s’étalent sur l’attribution de la Coupe du Monde 2010 à l’Afrique du Sud au détriment du Maroc, selon Loretta Lynch, la procureure générale des Etats-Unis.
Par Ahmed el Midaoui
Cette déclaration vient corroborer les accusations de Dahchouri Harb sur la chaîne Sadaa al-Arab en avril dernier. L’ex-président de la Fédération égyptienne de football avait révélé que le Comité exécutif de la FIFA avait proposé à l’Egypte d’organiser la Coupe du Monde 2010 en échange de 7 millions de dollars.
Selon Loretta Lynch, la corruption et les pots-de vin se sont également étendus à l’élection présidentielle de la FIFA en 2011, et à ‘’des accords concernant le parrainage de l’équipe nationale de football du Brésil par une grande entreprise d’équipements sportifs américaine’’.
Des policiers ont mené une opération tôt mercredi, dans un hôtel de Zurich (Suisse), où résident des responsables de la Fifa, La fédération internationale tient dans cette ville son congrès annuel, qui doit aboutir vendredi à l’élection de son président, poste pour lequel Joseph Blatter, dit Sepp Blatter, est candidat à un cinquième mandat.
Plusieurs dirigeants ont été interpellés. Ils sont visés par une enquête pour divers faits de corruption à partir de 1991, concernant notamment des attributions de Coupes du monde, les droits de diffusion à la télévision ou le marketing. Fraude en ligne, blanchiment et racket sont évoqués. ‘’La corruption était institutionnalisée’’, assure-t-on auprès des enquêteurs suisses.
Parallèlement, des documents ont été saisis et une procédure pénale ouverte contre X pour soupçon ‘’de blanchiment d’argent et gestion déloyale’’ entourant les attributions des Coupes du monde de 2018 et de 2022.
L’acte d’accusation cible 14 personnes. Il comporte les noms de 9 responsables du football mondial, mais aussi de 5 responsables de marketing sportif. Ces derniers viennent des Etats-Unis et d’Amérique du Sud et sont poursuivis pour avoir fait transiter 150 millions de dollars (environ 135 millions d’euros) en échange d’accords médiatiques. Sepp Blatter n’est pas cité dans l’acte d’accusation.