Extradition de Khalid Skah: la justice française demande des précisions à Oslo

La justice française a indiqué mercredi qu’elle allait demander à la Norvège un complément d’information sur sa demande d’extradition de l’athlète marocain Khalid Skah, accusé par son épouse norvégienne d’avoir enlevé leurs enfants.

Khalid Skah, vainqueur du 10.000 m des jeux Olympiques de Barcelone en 1992 et double champion du monde de cross-country, est au coeur d’un imbroglio diplomatico-juridique entre le Maroc et la Norvège pour un problème de garde d’enfants.

Il fait l’objet, dans ce cadre, d’une demande d’extradition formulée par la Norvège pour enlèvement d’enfants, privation de liberté et menaces.

Lors d’une précédente audience, le 30 octobre, le parquet général avait demandé un complément d’information, une requête à laquelle la chambre de l’instruction de la cour d’appel de Paris a fait droit mercredi, renvoyant le dossier au 19 février.

Me Vanessa Stein, une des avocates de M. Skah, a estimé que le dossier d’extradition était "incomplet".

Son client, âgé de 46 ans, avait été interpellé à l’aéroport parisien d’Orly en juin, et brièvement placé en détention, avant que la chambre de l’instruction ne décide de le libérer sous contrôle judiciaire.

Khalid Skah est en conflit avec son ex-épouse, Anne Cecile Hopstock, de nationalité norvégienne, au sujet de la garde de leurs deux enfants.

Les deux enfants vivaient avec leur père à Rabat depuis 2006. Leur mère a quitté le Maroc en 2007 pour retourner en Norvège, avec la promesse selon elle que les enfants la rejoindraient l’été suivant, ce qui ne fut pas le cas.

Les enfants ont alors été rapatriés clandestinement en Norvège par leur mère en 2009, avec l’aide de deux militaires norvégiens.

Khalid Skah accuse l’ambassade de Norvège à Rabat de les avoir "enlevés" et d’avoir aidé leur mère à les exfiltrer "illégalement" du territoire marocain.

La Norvège reconnaît avoir temporairement accueilli à leur demande Selma, née en 1993, et Tarik, né en 1996, dans la résidence de l’ambassadeur, estimant que leur sécurité était menacée, mais assure n’avoir joué aucun rôle dans leur sortie du territoire.

Selon Oslo, les deux militaires norvégiens ayant participé à l’exfiltration ont fait cela sur leur temps libre, et non pas dans le cadre d’une mission officielle.

"Ils ont kidnappé mes enfants et ils ont gâché ma vie", a déclaré mercredi à l’AFP l’ancien champion olympique.

"Je n’accepterai pas une extradition qui serait une humiliation", a-t-il ajouté, tout en se disant prêt à aller "librement" en Norvège pour trouver une "solution à l’amiable".

Les enfants, qui sont aujourd’hui majeurs, ont la double nationalité et chaque parent avait obtenu leur garde dans son pays respectif.

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