Explosion de joie à Harare pour saluer la démission de Mugabe

Un concert d’avertisseurs a immédiatement salué mardi à Harare l’annonce de la démission du président Robert Mugabe, au terme de trente-sept ans au pouvoir marqués par des violations des droits de l’Homme et une terrible crise économique. « Nous sommes tout simplement tellement heureux. Enfin les choses changent », a lancé à l’AFP Togo Ndhlalambi, coiffeur de 32 ans. « On se réveille depuis si longtemps en attendant ce jour. Ce pays a traversé tant de périodes difficiles. »

Cédant aux multiples pressions en faveur de son retrait, le président zimbabwéen Robert Mugabe a remis mardi une lettre de démission au Parlement, a annoncé Jacob Mudenda, président de la chambre.

Le chef de l’Etat, qui est âgé de 93 ans, était en résidence surveillée depuis l’intervention de l’armée, mercredi dernier, mais refusait de céder le pouvoir qu’il exerçait depuis l’indépendance, en 1980.

A l’annonce de son départ, des milliers de Zimbabwéens sont descendus dans les rues d’Harare pour faire la fête et les automobilistes ont improvisé un concert de klaxons.

Certaines personnes brandissaient des photos du chef de l’armée zimbabwéenne, Constantino Chiwenga, et de l’ex-vice-président Emmerson Mnangagwa, dont le limogeage, ce mois-ci, est à l’origine de l’intervention de l’armée pour contraindre Mugabe à se retirer de la scène politique.

La lettre de démission de Robert Mugabe ne dit pas qui est chargé d’assurer l’intérim et le président du parlement a annoncé qu’il s’efforçait de régler les questions de procédure pour faire en sorte qu’un nouveau dirigeant accède au pouvoir d’ici mercredi soir.

Robert Mugabe a remis sa démission alors même que les députés engageaient une procédure de destitution contre lui et que le président sud-africain, Jacob Zuma, et son homologue angolais, Joao Lourenço, avaient annoncé leur venue pour mercredi à Harare afin de le convaincre de se retirer.

L’armée est intervenue parce qu’elle craignait que l’épouse de Robert Mugabe, Grace, impopulaire, en raison notamment de son goût affiché pour le luxe dans un pays très pauvre, n’en profite pour succéder à son mari.

Emmerson Mnangagwa, que le chef de l’Etat avait limogé, a toutefois été un homme clé de Mugabe pendant des décennies. Il est accusé d’avoir participé à la répression de ceux qui contestaient l’autorité du président.

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