Etudes du choc sur les OGM

Des chercheurs français ont observé des rats de laboratoire pendant deux ans et le constat est alarmant. Les cobayes nourris au maïs OGM de la marque Monsanto développent trois à cinq fois plus de tumeurs que les autres ; des tumeurs de la taille de balles de golf.

Etudes du choc sur les OGM
L’étude est publiée mercredi dans la revue américaine Food and Chemical Toxicology et reprise par Le Nouvel Obs.

L’équipe de Gilles-Eric Séralini, professeur de biologie moléculaire à l’université de Caen, a travaillé dans le plus grand secret, craignant des interférences de l’industrie. Les scientifiques ont récupéré des semences de maïs OGM NK 603, propriété de Monsanto, via un lycée canadien. Ils ont ensuite nourri deux cent rats avec des croquettes fabriquées avec les récoltes obtenues. Résultat, selon le professeur: l’hécatombe.

Ainsi, les rats nourris avec le maïs transgénique traité ou non au Roundup, herbicide de Monsanto, ou alimentés avec de l’eau contenant de faibles doses d’herbicide, ont tous été victimes de lourdes pathologies au 13e mois de l’expérience. Chez les femelles, il s’agit d’explosions de tumeurs mammaires disproportionnées. Chez les mâles, le foie et les reins sont atteints d’anomalies marquées ou sévères.

Les rats OGM ont deux à trois fois plus de tumeurs que les rats non OGM, quel que soit leur sexe. Au 24e mois, en fin de vie, 50 à 80% des femelles OGM sont atteintes contre 30% chez les non-OGM. Et les tumeurs arrivent plus vite : vingt mois plus tôt chez les mâles, trois mois plus tôt chez les femelles.

"Pour la première fois au monde, un OGM et un pesticide ont été évalués pour leur impact sur la santé plus longuement que les agences sanitaires, les gouvernements et les industriels ne l’ont fait", a affirmé le professeur Seralini. Selon lui, le NK603 n’a jusqu’alors été testé que sur une période de trois mois, une période trop courte pour détecter l’apparition des tumeurs. Quelques OGM ont déjà été testés à trois ans, mais jamais avec des analyses aussi approfondies.

C’est la première fois, selon Gilles-Éric Seralini, que le Roundup est testé sur le long terme. Jusqu’à présent, seul le principe actif du Roundup sans ses adjuvants avait été testé plus de six mois. "Ce sont les meilleurs tests qu’on peut avoir avant d’aller tester chez l’homme", a dit le chercheur.

"L’étude est dans la suite des études faites par le passé par le professeur Seralini. Mais celle-ci montre de façon plus forte, plus fondée scientifiquement, que le maïs OGM a des effets négatifs. Et que c’est lié au pesticide aussi. L’étude montre et confirme ce que nous disons depuis un certain temps, et surtout dans des effets à plus long terme. C’est dangereux parce que dans le modèle d’agriculture OGM, les deux effets négatifs sont combinés: plante OGM et pesticide", nous explique Maurice Losch, spécialiste OGM chez Greenpeace.

La dangerosité du glyphosate, composant du Roundup, avait déjà été mise en lumière par des études indépendantes compilées dans un rapport de Greenpeace publié en 2011. Notamment, le rapport note que dans l’Etat argentin de Chaco, où les agriculteurs pulvérisent abondamment leurs cultures de soja et de riz OGM avec du glyphosate, les malformations à la naissance ont presque quadruplé de 2000 à 2009.

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