Espagne/Maroc: 7 arrestations au sein d’une cellule de recrutement de femmes pour rallier l’EI

Sept personnes ont été arrêtées mardi en Espagne et au Maroc dans le cadre d’une enquête sur le recrutement de femmes devant être envoyées en Syrie et en Irak pour le compte de l’organisation Etat islamique (EI), ont annoncé les autorités des deux pays.

Quatre femmes, dont une mineure, et trois hommes ont été interpellés à Barcelone (nord-est), dans les enclaves espagnoles au Maroc de Ceuta et Melilla ainsi que dans la ville marocaine de Fnideq (Castillejos en espagnol), à 2 km de Ceuta, a indiqué le ministère espagnol de l’Intérieur.

"Toutes les personnes interpellées sont accusées d’être des membres d’un réseau de recrutement et d’envoi de femmes sur le front syro-irakien de l’organisation terroriste Daech (Etat islamique)", précise le communiqué, ajoutant que des perquisitions étaient encore en cours mardi matin.

Il relève que l’opération a été menée avec la coopération de la Direction générale de surveillance du territoire (DGST) marocaine. Dans un texte distinct, le ministère marocain de l’Intérieur a signalé que les deux personnes interpellées à Fnideq étaient les principaux responsables de cette cellule, dont les membres étaient en contact avec des "combattants marocains au sein de l’EI qui planifient des attaques" au Maroc.

Une centaine d’Espagnols auraient rejoint les rangs de "milices jihadistes" en Irak ou en Syrie, selon l’ambassadeur d’Espagne en Irak, Jose Maria Ferre de la Pena. Ce chiffre est relativement faible par rapport aux centaines de jihadistes français, britanniques ou allemands impliqués. Mais le phénomène n’en inquiète pas moins Madrid, d’autant qu’il concerne de près ses enclaves au Maroc, Ceuta et Melilla, d’où sont issus la plupart des jihadistes espagnols.

En août, une adolescente de 14 ans avait ainsi été interpellée à Ceuta.

"Nous avons eu 15 plaintes déposées pour disparition par des familles à Ceuta, dont 9 habitants de Ceuta, parmi eux deux femmes dont une mineure, et six Marocains", a déclaré récemment à l’AFP le porte-parole de la préfecture de l’enclave, Roberto Franca.

Le Maroc aussi ne masque pas son inquiétude face au phénomène jihadiste alors que plus de 2.000 Marocains ont rejoint des groupes comme l’EI.

Des représentants d’une quarantaine de pays sont, à ce titre, réunis actuellement à Marrakech (sud) pour débattre d’une série de "bonnes pratiques" destinées à mieux lutter contre cette "menace grandissante", dans le cadre d’un groupe de travail co-présidé par le Maroc et les Pays-Bas.

Sur le plan national, Rabat a adopté en septembre un projet de loi complétant sa législation antiterroriste. Il a lancé dans la foulée un nouveau dispositif de sécurité, baptisé "Hadar" ("Vigilance").

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