Espagne: Felipe Gonzalez pousse les socialistes à négocier avec Rajoy

Le socialiste Felipe Gonzalez, ancien président du gouvernement espagnol, a pressé jeudi son camp de négocier avec le conservateur Mariano Rajoy pour permettre à la droite de gouverner sans avoir la majorité absolue et sortir le pays de sa paralysie politique.

"La solution pour qu’un chef de gouvernement soit investi en Espagne (…) passe par un gouvernement du Parti populaire (PP, droite) ou dirigé par le PP", écrit Felipe Gonzalez, 74 ans, ancien dirigeant du pays pendant treize ans de 1982 à 1996, dans une tribune publiée par le quotidien El Pais.

M. Gonzalez, encore très influent au sein du Parti socialiste, table sur la formation d’un gouvernement de droite "soutenu par 169 ou 170 députés", sur les 350 que compte la Chambre des députés, soit ceux du PP (137), du parti libéral Ciudadanos (13,05% et 32 sièges) et d’une petite formation régionale, Coalicion canaria (un siège).

Ceci suppose forcément une abstention du Parti socialiste, deuxième force politique avec 85 députés, qui peut bloquer tout vote de confiance.

"Le Parti socialiste doit accepter le dialogue que lui propose le candidat du PP, tout en disant clairement qu’il n’a pas l’intention de faire partie d’une coalition avec ce parti", écrit M. Gonzalez.

Le PSOE "doit occuper sa place dans une opposition responsable", plaide-t-il, deux jours avant une réunion décisive de la direction du Parti socialiste, pour décider de la stratégie à adopter.

Le chef du Parti socialiste (PSOE), Pedro Sanchez, ne s’est pas exprimé depuis les législatives du 26 juin et le parti est divisé quant à la marche à suivre.

Le chef du gouvernement sortant, le conservateur Mariano Rajoy, a pour sa part commencé cette semaine à rencontrer les dirigeants des autres formations afin de trouver des alliés indispensables.

Il est sorti renforcé des nouvelles législatives organisées le 26 juin après six mois de blocage politique, avec 14 sièges en plus et 33% des suffrages, mais il ne dispose pas d’une majorité.

Le Parti socialiste (PSOE) est arrivé deuxième avec 22,66% des voix, devant la coalition de gauche anti-austérité Unidos Podemos (21,1% et 71 sièges).

M. Gonzalez a été un farouche adversaire d’une alliance avec la coalition Unidos Podemos emmenée par Pablo Iglesias. Et, pour lui, il "n’y a pas de majorité alternative cohérente".

M. Gonzalez fait valoir qu’il est "inimaginable" de prolonger le blocage politique, rappelant que l’Espagne doit adopter urgemment "des budgets conditionnés par les engagements pris envers Bruxelles".

Avec AFP

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite