Escarpins sur tapis de prière : une oeuvre retirée d’une exposition en France par crainte d' »incidents »

Une oeuvre représentant des paires d’escarpins posées sur des tapis de prière musulmans a été retirée d’une exposition dans la banlieue de Paris après une mise en garde contre des « incidents » potentiels, ont annoncé mardi les commissaires de l’exposition et l’artiste.

Intitulée "Silence", cette installation de l’artiste plasticienne franco-algérienne Zoulikha Bouabdellah, créée en 2007-2008 et déjà exposée à Paris, Berlin, New York ou Madrid, devait être présentée dans le cadre d’une exposition à Clichy-la-Garenne, intitulée "Femina ou la réappropriation des modèles".

Mais la semaine dernière, les commissaires de l’exposition ont été informés par la mairie de mises en garde émanant de représentants d’une fédération d’habitants de confession musulmane sur "d’éventuels incidents irresponsables non maîtrisables pouvant survenir", ont indiqué deux commissaires et l’artiste dans un communiqué conjoint.

Zoulikha Bouabdellah s’est dite surprise de "l’incompréhension" suscitée par son oeuvre, qu’elle met "sur le compte de l’émotion liée" aux récents attentats en France perpétrés par trois jihadistes français et qui ont fait 17 morts entre le 7 et le 9 janvier.

Elle a précisé que son intention n’était "ni de choquer, ni de provoquer" mais de susciter "un dialogue" entre "profane et sacré" et sur "la place de la femme".

"Je m’interroge sur les raisons qui poussent une certaine frange de Français de confession musulmane à voir dans cette installation une oeuvre blasphématoire", a-t-elle commenté.

L’artiste a décidé de remplacer "Silence" par une installation vidéo intitulée "Dansons", représentant une danse du ventre avec en fond sonore l’hymne français La Marseillaise.

La Fédération des associations musulmanes de Clichy, qui a évoqué les risques d’incidents, n’était pas joignable dans l’immédiat.

"Soit on rétablit +Silence+ dans cette exposition, soit on l’annule", a pour sa part déclaré à l’AFP le galeriste Stéphane Magnan, représentant de plusieurs artistes de l’exposition.

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