Erdogan: le monde « aveugle et sourd » face à la détresse des Rohingyas en Birmanie

Le président turc Recep Tayyip Erdogan a enjoint lundi la communauté internationale à intensifier ses efforts pour venir en aide à la minorité musulmane des Rohingyas en Birmanie, estimant que le monde était « aveugle et sourd » face à leur détresse.

Les Rohingyas fuient depuis plusieurs jours en grand nombre vers le Bangladesh voisin pour échapper à une nouvelle flambée de violence dans l’Etat Rakhine, dans l’ouest birman. Des opérations militaires et des attaques de rebelles rohingyas ont récemment enclenché un nouveau cycle de violences qui a fait plus d’une centaine de morts depuis vendredi.

Plus de 3.000 Rohingyas sont arrivés au Bangladesh ces trois derniers jours, a annoncé lundi le Haut commissariat des Nations unies pour les réfuigiés (HCR).

"Malheureusement, je dois dire que le monde est aveugle et sourd face à ce qu’il se passe en Birmanie", a déclaré M. Erdogan lors d’une interview télévisée à l’occasion de ses trois ans de présidence.

Le président turc a qualifié la dernière vague de réfugiés vers le Bangladesh d’"événement extrêmement douleureux" et a promis d’aborder le sujet lors de l’Assemblée générale des Nations unies le mois prochain.

"Bien sûr, nous condamnons cela le plus fermement. Et nous allons assurer un suivi à travers les institutions internationales, y compris aux Nations unies", a-t-il déclaré.

L’Etat Rakhine, voisin du Bangladesh, est traversé depuis plusieurs années par de fortes tensions entre musulmans et bouddhistes. Considérés comme des étrangers au sein de ce pays à plus de 90% bouddhiste, les Rohingyas sont apatrides même si certains vivent en Birmanie depuis des générations.

Ils n’ont pas accès au marché du travail, aux écoles, aux hôpitaux et la montée du nationalisme bouddhiste ces dernières années a attisé l’hostilité à leur encontre.

Accusée par des ONG de défense des droits de l’Homme comme Human Rights Watch d’incendier des villages musulmans et de commettre des atrocités, l’armée a toujours démenti.

(Avec AFP)

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