"Il est médusé du caractère terroriste qui est attribué à son action", a expliqué dans une interview diffusée dimanche sur la chaîne BFMTV l’avocate commise d’office qui l’a conseillé juste après son arrestation en gare d’Arras vendredi, Me Sophie David.
Quand l’avocate lui a expliqué qu’il y avait des blessés, son client "tombe des nues. Il me dit même +pour moi il ne s’est rien passé+". "Pour lui il n’y a pas eu de coup de feu", "la kalachnikov n’a pas fonctionné" et il a été maîtrisé "immédiatement".
Aidé d’un traducteur, car il ne parle "pas un mot de français", selon l’avocate, Ayoub El-Khazzani a assuré avoir trouvé les armes dans une "valise cachée", retrouvée dans un jardin public près de la gare de Bruxelles-midi, "là où il dort fréquemment avec d’autres SDF".
Le suspect, dont le visage était tuméfié après avoir été neutralisé par trois jeunes passagers américains et un père de famille britannique, a affirmé avoir voulu "faire un braquage" et explique les événements "uniquement par le besoin d’argent".
"Il avait déjà entendu parler de gens qui braquaient pour avoir de l’argent (…) donc il a pris les armes et il est monté dans ce train pour effectivement rançonner les passagers", selon ses déclarations rapportées par Me David. "Très maigre" et "très hagard", il a pensé à ce braquage "pour pouvoir se nourrir".
Le Marocain pensait ensuite "tirer dans une vitre du train et sauter par la vitre" pour s’échapper.
Le suspect a été transféré samedi matin dans les locaux des services antiterroristes français en banlieue parisienne, où se poursuit sa garde à vue, qui peut durer jusqu’à mardi soir.