Enquête de la police sur l’agression verbale d’Audrey Pulvar et Arnaud Montebourg à Paris

La police enquêtait mercredi après les plaintes du député socialiste Arnaud Montebourg et sa compagne Audrey Pulvar qui ont rapporté avoir été agressés verbalement mardi soir à Paris par des inconnus, a-t-on appris de source policière. La journaliste de France-Inter a raconté que le couple avait essuyé des insultes racistes et antisémites de la part d’une dizaine ou une quinzaine d’individus qui scandaient "Le Pen président".

Deux plaintes ont été enregistrées vers minuit. L’enquête a été confiée au Service d’investigation transversale (SIT).

Selon le récit fait par le couple, ils rentraient chez eux dans le XVIe arrondissement de Paris, lorsqu’ils ont été pris à partie par une quinzaine de personnes qui se trouvaient devant un bar. Ils auraient alors essuyé des injures antisémites et racistes par ces individus qui scandaient des slogans favorables au Front national. Des verres auraient aussi été jetés dans leur direction.

"On sortait d’un restaurant, on rentrait à pied tranquillement", a raconté Audrey Pulvar sur France Inter. Le couple est passé devant une douzaine de personnes à la terrasse d’un bar "manifestement prises en partie par l’alcool". D’abord, "ils m’ont vue" et "tous se sont mis à chanter en choeur ‘bleu blanc rouge, la France aux Français’", a-t-elle rapporté. Puis, "ils se sont mis à entonner un chant disant ‘Jean-Marie Le Pen nous a donné la permission de minuit pour chasser les youpins de Paris’".

Audrey Pulvar a cité aussi des "insultes racistes, ‘négresse’, les ‘babouches’ pour mon compagnon, dont on connaît l’ascendance algérienne", avec en plus, tout au long de cet incident, des ‘Le Pen président’", ajouté Mme Pulvar. "Je ne sais pas si ces gens font partie du Front national" mais "ils se sont affichés comme tel", a conclu la journaliste, jugeant "vraiment stupéfiant que un groupe de personnes se sentent autorisés dans la rue à dire ce genre de choses".

La première secrétaire du Parti socialiste Martine Aubry a dénoncé dans un communiqué des "actes ignobles", qui "démontrent une fois de plus comment des propos de divisions, d’exclusion, de xénophobie, portés par des responsables politiques peuvent entraîner des exactions aussi insupportables".

"S’il suffit d’aller agresser quelqu’un en criant ‘le Pen président’ pour qu’on considère que je suis responsable de cela, c’est qu’on a rétrogradé en matière d’état de droit gravement", a réagi Marine Le Pen mercredi matin, tout en condamnant "évidemment" l’agression.

Pour la candidate du FN à la présidentielle, on ne peut "pas considérer, avant même que la police ait fait son travail", que les agresseurs "sont des gens du Front national". "Il est évident que cette quinzaine de personnes sont des gens de l’extrême droite radicale, semble-t-il", a affirmé la fille de l’ancien président du FN Jean-Marie Le Pen. Ces derniers "m’ont mené une guerre assez virulente depuis un certain nombre de temps et vice versa d’ailleurs", a-t-elle assuré.

"Je condamne évidemment cette agression et j’attends de Mme Pulvar et de M. Montebourg qu’ils condamnent également les agressions dont je suis régulièrement victime", a-t-elle conclu.

Devant la presse, le député de Saô ne-et-Loire Arnaud Montebourg a jugé néanmoins que Marine Le Pen va devoir s’expliquer sur "les relations qu’elle entretient avec ces groupuscules de nature fasciste, nous pouvons le dire, et clairement raciste". Si la candidate du FN affirme "qu’elle ne les connaissait pas", "eux la connaissent et la soutiennent", a-t-il dit.

Dans l’après-midi, le Front national a annoncé que Marine Le Pen avait demandé à l’avocat du parti de "déposer une plainte en diffamation contre Arnaud Montebourg", dont les "propos publics" mettent "en cause directement la responsabilité du Front national dans l’agression dont il a été victime".

Un peu plus tôt, Jean-Marie Le Pen a annoncé dans un communiqué qu’il avait "demandé à son avocat, Maître de Saint-Just, de porter plainte contre les provocateurs et ceux qui véhiculent les termes qui leur sont prêtés". Dans le même temps, le président d’honneur du FN déplore "que Monsieur Montebourg et Madame Pulvar feignent de croire que la grossière provocation qui les visait était d’origine Front National".

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