En provenance du Maroc, un expert français des jihadistes refoulé du Liban

Un expert français des jihadistes, Romain Caillet, a été empêché d’entrer dimanche au Liban par les services de sécurité libanais qui le soupçonnent d’être "lié à des organisations terroristes".

"Romain Caillet, qui vivait au Liban depuis cinq ans, a été refoulé dimanche par la Sûreté générale à l’aéroport de Beyrouth alors qu’il revenait du Maroc. Aucune explication sur les motifs de son expulsion ne nous a été fourni", a déclaré à l’AFP un diplomate français à Beyrouth sous le couvert de l’anonymat.

Une source haut placée à la Sûreté générale générale a déclaré à l’AFP que "sous couvert de son travail, cet individu est soupçonné d’être lié à des organisations terroristes".

Joint par téléphone en France, Romain Caillet a affirmé à l’AFP: "Je revenais de Casablanca, où j’avais participé à une émission sur les récents événements en Libye. A mon arrivée à Beyrouth, j’ai été placé sur le côté puis, après plusieurs heures, conduit en haut avec des personnes en cours d’expulsion".

"Il s’agit d’accusations passe-partout, moi on m’accuse de liens avec les terroristes et un autre aurait été accusé de liens avec Israël car je tiens un discours ou je fais des analyses qui déplaisent à certains milieux au Liban", a-t-il dit.

"Si toute personne qui rencontre des jihadistes pour des entretiens et pour ses recherches est soupçonnée de terrorisme, cela fait pas mal de monde. Je vais continuer à travailler à partir de la France", a ajouté M. Caillet.

Ce chercheur de 37 ans, associé de l’Institut français du Proche-Orient (Ifpo), un important centre de recherches, s’est spécialisé dans les mouvements jihadistes et prépare un doctorat sur les jihadistes français.

En raison de sa connaissance des milieux jihadistes, il est souvent sollicité par les journalistes, notamment sur l’organisation Etat islamique (EI), qui sévit notamment en Syrie, en Irak et en Libye.

Sur son compte Twitter, Romain Caillet accuse le mouvement chiite libanais Hezbollah d’être derrière son expulsion. "Les assassins du chercheur Michel Seurat et de Rafic Hariri ont voulu que je quitte le Liban, mes travaux continueront donc ailleurs", écrit-il.

"Ce qu’ils me reprochent? Oser parler de l’emprise du Hezbollah et de ses alliés pro-iraniens sur toutes les institutions libanaises", affirme-t-il dans un autre tweet.

Le chercheur français Michel Seurat a été enlevé au Liban en 1985 et est mort en captivité. Son rapt avait été revendiqué par le Jihad islamique, une branche du Hezbollah.

Concernant l’assassinat de l’ex-Premier ministre Rafic Hariri, tué dans un attentat suicide à Beyrouth en 2005, le tribunal international de la Haye juge par contumace cinq membres du Hezbollah.

Laisser un commentaire

Votre adresse email ne sera pas publiée.

Ce site Web utilise des cookies pour améliorer votre expérience. Nous supposerons que vous êtes d'accord avec cela, mais vous pouvez vous désinscrire si vous le souhaitez. J'accepte Lire la suite