Emplois présumés fictifs: Marine Le Pen doit rembourser 340.000 euros avant minuit

Dernier jour pour Marine Le Pen. Alors que François Fillon est mis en difficulté par l’enquête sur la rémunération d’attaché parlementaire de sa femme, la présidente du parti d’extrême droite est également inquiétée à propos d’emplois présumés fictifs.

Ce mardi 31 janvier au plus tard, elle doit commencer à rembourser un peu moins de 300.000 euros au Parlement européen. En cause: deux emplois de ses collaborateurs qui n’auraient travaillé que pour son parti en France.

L’affaire comprend deux dossiers, pour laquelle Marine Le Pen a reçu deux lettres. Au total, elle doit 340.000 euros à l’institution européenne.

Une assistante parlementaire qui travaillait à Nanterre

Une première lettre avait été envoyée le 9 décembre concernant le cas le plus sérieux, qui concerne Catherine Griset. C’est celui-ci que la présidente du FN est sommée de commencer à rembourser dès ce mardi.

Catherine Griset était une assistante accréditée au Parlement européen pendant plusieurs années. Seulement, elle ne travaillait pas dans les locaux de l’institution. Aussi, le Parlement estime qu’elle exerçait une "activité reconnue" au siège du Front national à Nanterre, sous l’autorité directe de cette dernière.

En d’autres termes, la présidente aurait bénéficié de fonds européens pour un emploi local en France, ce qui est contraire au règlement du Parlement. Dans ce dossier, la somme totale à rembourser s’élève à environ 298.400 euros.

Son garde du corps aussi a été payé par le Parlement

Le second dossier concerne un autre assistant, Thierry Légier, le garde du corps de Marine Le Pen, pour un montant de plus de 41.500 euros. Dans ce cas-ci, le recouvrement devrait commencer à une date ultérieure, car la lettre du Parlement a été envoyée mi-janvier.

En l’absence de remboursement dans les délais requis, Marine Le Pen pourrait se voir retirer 50% de son salaire d’eurodéputée, selon la source parlementaire. Thierry Légier a perçu ces salaires en 2011 et Catherine Griset de 2010 à 2016.

Une "manœuvre" pour son avocat

Fin octobre, l’avocat de Marine Le Pen, Marcel Ceccaldi, avait dénoncé dans cette affaire une "manoeuvre" pour "gêner l’action de Marine Le Pen au Parlement européen".

"Comment peut-on séparer le travail d’assistant d’un député européen et ses activités auprès de la présidente d’un grand parti politique? Les questions européennes et les questions sociétales françaises comme les flux migratoires ou l’espace Schengen sont intimement liées", avait-il alors avancé.

Marine Le Pen, candidate FN à la présidentielle, a accusé vendredi le Parlement européen d’agir "en violation" de l’Etat de droit".

"Je me battrai, je suis convaincue que je gagnerai contre le Parlement européen. (Il) a agi en violation de toutes les règles de l’Etat de droit et du droit français", a accusé la présidente du FN lors d’une conférence de presse à Denain, dans le Nord.

Information judiciaire ouverte en France

A ce jour, Marine Le Pen n’a fourni aucune preuve de leur travail pour l’Union européenne. La présidente du Front national avait en effet la possibilité de justifier de ces deux emplois en fournissant des éléments pouvant attester de leur véracité. Mais elle n’a fourni aucune explication.

En parallèle de la procédure engagée par le Parlement européen, le pôle financier du parquet de Paris a ouvert mi-décembre une information judiciaire sur ce dossier pour abus de confiance et recel, escroqueries en bande organisée, faux et usage de faux et travail dissimulé. Elle fait suite à une enquête conduite depuis mars 2015 par le parquet, qui avait été saisi par le Parlement européen.

Avec BFMTV

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