Emmanuel Macron au Maroc pour une nouvelle page dans les relations séculaires entre Rabat et Paris

Un mois après son investiture, la visite d’amitié et de travail qu’effectue à partir de ce mercredi le président français Emmanuel Macron au Maroc, accompagné de son épouse Mme Brigitte Macron, confirme les liens forts et séculaires qui ont toujours marqué la relation entre Rabat et Paris, et est annonciatrice d’une nouvelle phase d’un partenariat bilatéral fort et pérenne.

Avec ce déplacement, le pré­sident Em­ma­nuel Ma­cron consacre au royaumen sa pre­mière vi­site dans un pays du Magh­reb afin d’y ren­con­trer le roi Mo­ham­med VI et par­ta­ger en fa­mille, le ftour, le repas de rup­ture du jeûne du ra­ma­dan.

Ce premier déplacement du président français, le second en Afrique depuis son investiture, "a un cadre personnel pour que le président et le roi fassent mieux connaissance et posent les bases de la relation franco-marocaine", selon l’Elysée.

Il s’agit d’« une vi­site pour une pre­mière prise de contact », sou­ligne-t-on à l’Elysée, même si les deux chefs d’Etat s’étaient déjà lon­gue­ment parlé au té­lé­phone quand Mo­ham­med VI avait ap­pelé le nou­veau pré­sident afin de le fé­li­ci­ter pour sa vic­toire. Jus­qu’ici, le seul dé­pla­ce­ment hors d’Eu­rope d’Em­ma­nuel Ma­cron avait été au Mali, le 19 mai, pour ren­con­trer à Gao les troupes fran­çaises de l’opé­ra­tion « Bar­khane ». Le si­gnal n’en est que plus fort.

M. Macron, accompagné de son épouse Brigitte, doit atterrir à 17H00 (16H00 GMT) à l’aéroport de Rabat, où il sera accueilli par le roi. Il sera ensuite reçu par Mohammed VI, d’abord en tête-à-tête puis avec ses conseillers. Le soir, il est convié avec son épouse à ftour, le repas de rupture du jeûne du Ramadan offert par le roi en leur honneur dans sa résidence personnelle de Dar al Salam, avant de repartir jeudi matin pour Paris.

Dans son mes­sage de félicitations à Em­ma­nuel Ma­cron à son élection, le roi Mo­ham­med VI avait évo­qué le sou­hait que, sous sa pré­si­dence, le par­te­na­riat franco-Marocain gagne « en pro­fon­deur et en in­ten­sité ».

Le souverain a tenu à rappeler que les peuples marocain et français, qui sont liés par une amitié séculaire, fondée sur l’estime mutuelle et une communauté de valeurs humaines, ont su, au fil des années, construire un partenariat fort et multiforme qui s’illustre par sa pérennité et sa stabilité.

"C’est un choix stratégique, voulu et assumé, que les deux pays ont pu constamment renouveler et consolider face aux multiples défis politiques, humains et socio-économiques qu’ils ont eu à relever des décennies durant", avait souligné le roi, se disant persuadé que le partenariat entre le Maroc et la France, sous la présidence de M. Macron, "s’inscrira dans cette dynamique et gagnera en profondeur et en intensité".

Lors de leur tête-à-tête, les deux chefs d’Etat vont abor­der notamment la crise dans le golfe Per­sique. Le roi Mo­ham­med VI, très proche des dirigeants des pays du Golfe, a pro­posé ses " bons of­fices " pour un com­pro­mis entre l’Ara­bie saou­dite et le Qatar, une po­si­tion si­mi­laire à celle du pré­sident fran­çais, lui-même en -contact avec toutes les par­ties.

Au volet politique, les relations bilatérales ont été toujours caractérisées par la convergence de vues sur plusieurs questions régionales et internationales d’intérêt commun.

Concernant la question du Sahara, la position de la France est constante puisqu’elle soutient la recherche d’une solution juste, durable et mutuellement agréée, sous l’égide des Nations unies et conformément aux résolutions du conseil de sécurité, de même qu’elle considère le plan d’autonomie comme une base sérieuse et crédible en vue d’une solution négociée.

Coopération dense entre les deux pays

Sur un autre registre, il y a lieu de signaler que les relations maroco-françaises se caractérisent par leur densité sur le plan économique, en témoignent le lancement de plusieurs projets communs et la forte présence des entreprises du CAC 40 dans le Royaume.

L’usine Renault Tanger qui a permis de faire du secteur de l’automobile un fleuron de l’industrie marocaine ou encore le projet de ligne à grande vitesse, illustrent parfaitement ce partenariat économique exemplaire qui est appelé à se renforcer davantage à la faveur de la belle aventure que mènent les entreprises des deux pays dans le continent africain.

Cette marque de confiance des opérateurs économiques français à l’égard du Royaume s’est concrétisée une fois de plus avec la signature de l’accord portant sur l’implantation au Maroc d’un deuxième constructeur automobile français, en l’occurrence PSA Peugeot Citroën, une confiance qui a permis de faire de l’industrie automobile le premier secteur à l’export en 2014 du pays.

Cette nouvelle implantation reflète aussi l’ambition commune des deux pays de poursuivre le renforcement de leur partenariat en développant des projets conjoints dans les secteurs d’avenir en particulier les transports, les énergies renouvelables, le numérique et le tourisme, en direction des marchés émergents de la région, notamment en Afrique.

Il y a lieu aussi de rappeler l’important soutien financier accordé par l’Agence française de développement (AFD) à plusieurs projets dans le Royaume et qui concernent divers domaines dont la promotion des PME, les infrastructures et les transports.

A rappeler également qu’avec environ 750 filiales d’entreprises françaises recensées, le Maroc est la première destination des investissements français sur le continent africain.

A ce propos, le souverain avait fait part, dans son message à M. Macron, de sa détermination à œuvrer, de concert avec le président français, pour aller de l’avant dans la mise en valeur des potentialités qui s’offrent à la coopération économique entre les deux pays, pour conforter la convergence de leurs points de vue sur différentes questions régionales et internationales d’intérêt commun et pour renforcer leur action en faveur de la cause climatique et d’un développement humain et durable profitables à tous.

Les deux pays oeuvrent également ensemble en faveur de la cause climatique, d’autant plus que les deux dernières éditions de la conférence des Nations unies sur le climat (COP) se sont tenues respectivement à Paris en 2015 et Marrakech en 2016.

La coopération bilatérale englobe aussi la lutte contre le terrorisme et la radicalisation puisque les deux pays marquent leur détermination partagée à mener ensemble le combat contre le terrorisme et la radicalisation et à œuvrer à la résolution des crises régionales et internationales.

"Le partenariat franco-marocain s’inscrira comme toujours dans la poursuite des mêmes idéaux : la paix, la sécurité, l’ouverture à l’Autre et le dialogue entre les cultures et civilisations", avait assuré le Souverain qui s’est félicité de l’alliance entre les deux pays dans la lutte contre le terrorisme et l’obscurantisme.

Mohammed VI avait réitéré sa volonté de travailler avec le président Macron pour "consolider cette coopération exemplaire afin que nous relevions les multiples défis qui interpellent notre espace euro-méditerranéen et la région sahélo-saharienne".

Au volet culturel, la coopération bilatérale est aussi riche que diversifiée comme en témoigne la forte présence des instituts culturels français au Maroc ou encore l’organisation fin 2014 dans la capitale française de deux importantes manifestations culturelles sur le Royaume à l’Institut du monde arabe (IMA) et au musée du Louvre, en l’occurrence ‘’le Maroc contemporain’’ et ‘’le Maroc Médiéval’’, ainsi que la participation du Maroc en tant qu’invité d’honneur en mars dernier au Salon du Livre de Paris.

Le centre culturel du Maroc qui sera prochainement édifié à Paris contribuera sans nul doute à donner un nouveau souffle à des relations culturelles déjà denses, qui tiennent leur essence d’une amitié franco-marocaine inscrite dans la pérennité.

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