Egypte: Washington dénonce le durcissement de la loi antiterroriste

Les Etats-Unis ont dénoncé mardi le durcissement de la législation antiterroriste en Egypte, s’alarmant pour la protection des droits de l’homme dans ce pays accusé d’être tenu par un régime répressif mais allié militaire de Washington.

"Nous sommes inquiets que certaines mesures de la nouvelle loi antiterroriste égyptienne puissent avoir un effet néfaste sur les droits de l’homme et les libertés fondamentales", a réagi le porte-parole du département d’Etat, John Kirby.

Il a toutefois réaffirmé que Washington se tenait au côté du Caire "dans son combat contre le terrorisme".

Mais "vaincre le terrorisme requiert une stratégie complète sur le long terme qui crée un climat de confiance entre les autorités et l’opinion publique, notamment en permettant à ceux qui sont en désaccord avec les politiques du gouvernement de pouvoir s’exprimer pacifiquement", a expliqué le porte-parole américain.

Son ministre des Affaires étrangères, John Kerry, avait développé cet argumentaire début août lors de sa visite au Caire pour le "dialogue stratégique" américano-égyptien: il avait demandé au régime du président Abdel Fattah al-Sissi de trouver un "équilibre" entre la lutte armée contre les jihadistes et la "protection des droits de l’homme".

Le président Sissi, accusé par les défenseurs des droits de l’homme de diriger un régime très répressif, a renforcé son arsenal antiterroriste par une loi d’exception qui vise selon ses détracteurs à museler toute opposition de même que les médias.

Ce nouveau dispositif est mis en place alors que les attaques visant l’armée et la police se multiplient, commises essentiellement par le groupe jihadiste Province du Sinaï, la branche égyptienne de l’organisation Etat islamique (EI).

Depuis la chute du régime Moubarak en 2011, les Américains sont toujours confrontés au même dilemme avec l’Egypte: veiller aux impératifs sécuritaires tout en dénonçant les atteintes aux libertés politiques.

Après des mois de relations tumultueuses, Washington et Le Caire se sont plus ou moins rabibochés grâce à la reprise en mars de l’assistance militaire américaine de 1,3 milliard de dollars par an destinée essentiellement à la lutte antiterroriste.

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