Egypte: 26 hommes accusés d’homosexualité jugés pour « débauche »

Vingt-six hommes accusés d’avoir organisé ou participé à des « orgies homosexuelles » en Egypte ont comparu dimanche pour « débauche » quinze jours après leur interpellation dans un hammam du Caire.

Les prévenus, certains en larmes, tentaient de dissimuler leur visage en gardant la tête baissée alors que des policiers les faisaient entrer dans le box grillagé d’un tribunal du Caire, selon un journaliste de l’AFP.

"Je suis innocent, je jure que j’étais dans le hammam pour des soins thérapeutiques," a indiqué à l’AFP l’un des accusés, en pleurant.

"Tous les jours, ils nous frappent et nous obligent à dormir à plat-ventre", a affirmé un autre prévenu décrivant les humiliations policières.

Les 26 hommes ont été interpellés le 7 décembre dans un hammam public du quartier d’Azbakeya, dans le centre du Caire. Parmi les prévenus se trouvent le propriétaire et quatre employés du hammam, qui sont jugés pour "administration d’un lieu de débauche" et pour "avoir incité et facilité la débauche d’autrui." Les 21 autres sont accusés de "débauche et d’attentat à la pudeur."

Le procès, qui n’a duré que quelques minutes dimanche, a été ajourné au 4 janvier.

Selon l’enquête du parquet, le hammam accueillait des "orgies homosexuelles." Une animatrice de télévision, Mona Iraqi, s’était targuée d’avoir dénoncé ses activités à la police, après avoir découvert l’existence du hammam au cours d’une enquête sur le sida et la prostitution pour son émission d’investigation.

"Notre honneur est en jeu, (ce procès) va détruire toute la famille", a indiqué à l’AFP le proche de l’un des prévenus, peu avant le début de l’audience, accusant Mme. Iraqi d’avoir "fabriqué l’affaire."

"Tout ça, c’est à cause d’une journaliste qui cherche la célébrité au détriment de la vie d’autrui," a-t-il ajouté.

Si la loi égyptienne n’interdit pas formellement l’homosexualité, plusieurs personnes ont été condamnées pour "débauche" ces dernières années, accusées d’avoir pris part à des fêtes rassemblant des homosexuels.

En novembre, un tribunal du Caire a ainsi condamné à trois ans de prison huit jeunes hommes accusés d’être apparus dans la vidéo d’un "mariage gay".

Un sondage publié en 2013 par le centre de recherches américain Pew a révélé que seuls 3% des Egyptiens estimaient que "la société devait accepter l’homosexualité".

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