Divergences françaises au sommet sur les quotas d’immigration

Le débat sur l’immigration clandestine en provenance de Libye est en train de prendre des proportions inattendues en France. Une divergence nette s’est étalée au grand jour entre le ministre de l’intérieur Bernard Cazeneuve et le Premier ministre Manuel Valls. Même si la Communications gouvernementale sur le sujet a essayé d’amoindrir toute divergence entre les deux hommes pour éteindre d’éventuels polémiques.

Par Tossa Mustapha

Cette divergence d’appréciation a pour sujet les quotas d’immigrés cherchant asile en Europe. Lorsque l’Union Européenne avait présenté son plan sur les migrations et l’asile provoquant l’ire du gouvernement britannique de David Cameron, Bernard Cazeneuve était monté au créneau pour dire tout le bien que La France penserait de cette idée de quota, précisant même que c’est Paris qui était à l’origine de cette proposition de répartition équitable du fardeau de l’immigration entre les différents pays européens. Dans une interview avec la radio RTL Cazeneuve avait soutenu la volonté de Jean Claude Juncker, le patron de l’UE d’imposer des quotas d’accueil de demandeurs d’asile, poussant le zèle jusqu’à considérer cette idée comme une "proposition française".

Mais qu’elle ne fut la surprise des observateurs de lire les déclarations de Manuel Valls affirmant que la France est contre la politique des quotas, donnant l’impression de rejoindre les positions hostiles des Britanniques. Manuel Valls a opéré ce tournant en présence de Bernard Cazeneuve. Anticipant une possible polémique, le gouvernement français a fait savoir que sa position ne contredisait aucune les options envisagées par Bruxelles.

En fait, deux postures françaises sont à l’œuvre sur le sujet. La première, plus technique, est celle du ministre de l’Intérieur qui épouse la stratégie européenne du moment. La seconde est celle de Manuel Valls, plus politique, pesant toutes les conséquences qu’un tel choix peut avoir sur l’opinion française. La droite aiguisait déjà ses armes pour stigmatiser l’angélisme de la gauche tout justes apte à ouvrir grand les portes de la France à l’immigration.

Ce tournant de Valls sur les quotas, même s’il ne prend pas l’allure d’un reniement public d’une parole déjà donnée, obéit à des calcules politiques domestiques. Le Front National de Mariné déjà au plus haut dans les sondages, est à l’affût de la moindre brèche. La droite de Nicolas Sarkozy attend l’occasion de livrer un grand réquisitoire contre le gouvernement Valls sur l’Immigration.

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