Dieudonné : «Je suis Charlie Coulibaly»

Des propos qui ont choqué nombre d’internautes et suscité des réactions au sommet de l’Etat. Une enquête a été ouverte pour apologie du terrorisme ce lundi après une déclaration du polémiste controversé Dieudonné affirmant «Je me sens Charlie Coulibaly» sur sa page Facebook.

L’enquête a été confiée à la Brigade de répression de la délinquance aux personnes (BRDP).

Dieudonné a assuré avoir participé à la manifestation historique dimanche en hommage aux victimes du terrorisme, tout en la tournant en dérision, la qualifiant d’«instant magique comparable au big-bang», «comparable au couronnement de Vercingétorix», sur sa page Facebook.

«Sachez que ce soir, en ce qui me concerne, je me sens Charlie Coulibaly», ajoutait-il, détournant le slogan «Je suis Charlie» des manifestants saluant la mémoire des victimes de l’attaque contre Charlie Hebdo, en l’associant au nom du jihadiste Amedy Coulibaly.

Amedy Coulibaly est notamment l’auteur de la prise d’otages au cours de laquelle quatre juifs ont été tués dans un supermarché casher cours de Vincennes à Paris. Il agissait en coordination avec les frères Chérif et Saïd Kouachi, responsables de l’attaque contre l’hebdomadaire satirique Charlie Hebdo.

La déclaration en question a rapidement été retirée de la page Facebook de Dieudonné, mais des captures d’écrans restaient visibles sur plusieurs sites internet.

«Il ne faut pas confondre la liberté d’opinion avec l’antisémitisme, le racisme, le négationnisme», a commenté le Premier ministre Manuel Valls, interrogé sur l’ouverture de cette enquête. «Le racisme, l’antisémitisme, le négationnisme, l’apologie du terrorisme ne sont pas des opinions, ce sont des délits».

«Ces propos sont une abjection. J’ai donné des instructions à la direction juridique et des libertés publiques du ministère de l’Intérieur pour examiner immédiatement la suite qui peut être examinée en droit», a lui déclaré le ministre de l’Intérieur, en marge d’une visite à la communauté juive rue des Rosiers à Paris.

«J’envisage de donner les suites les plus sévères à cette déclaration qui, après la manifestation d’hier, témoigne d’une irresponsabilité, d’un irrespect et d’une propension de cet individu à attiser la haine et la division», a-t-il ajouté.

En début d’après-midi, Dieudonné a écrit une lettre diffusée sur Twitter au ministre de l’Intérieur, accusant l’Etat de lui «pourrir la vie» alors qu’il «propose la paix». Et pour, semble-t-il, expliquer son post évoquant «Charlie Coulibaly», il explique se sentir considéré comme «comme un Amedy Coulibaly» alors qu’il n’est «pas différent de Charlie». «Au retour de cette marche, je me suis senti bien seul», écrit-il encore.

Dieudonné M’Bala M’Bala, 48 ans, qui a lancé récemment un parti politique avec l’essayiste d’extrême droite Alain Soral, a déjà été plusieurs fois condamné pour antisémitisme. Il est depuis un an dans le viseur du gouvernement, qui avait fait interdire certaines de ses représentations fin 2013 et début 2014. Il est aussi dans le collimateur de la justice, notamment pour fraude fiscale, blanchiment, abus de biens sociaux, et pour avoir lancé un appel aux dons afin de régler ses amendes.

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