Deux ministres français en Irak pour soutenir la lutte anti-EI et la reconstruction

Les ministres français des Affaires étrangères Jean-Yves Le Drian et des Armées Florence Parly vont réaffirmer samedi au cours d’une visite à Bagdad le soutien de la France à l’Irak dans la lutte contre le groupe Etat islamique et pour la reconstruction du pays.

Arrivés vendredi soir dans la capitale irakienne, les deux ministres rencontreront le Premier ministre Haider al-Abadi et d’autres responsables irakiens à Bagdad ainsi que le président de la région autonome du Kurdistan irakien, Massoud Barzani, à Erbil (nord).

Cette visite conjointe intervient après la reprise au groupe jihadiste sunnite Etat islamique (EI) de la deuxième ville du pays, Mossoul, le 9 juillet et au tout début de l’offensive des forces irakiennes pour la reconquête de la cité voisine de Tal Afar, lancée dimanche.

Les deux responsables français ont été précédés mardi par le chef du Pentagone, Jim Mattis, venu également réaffirmer son soutien aux forces irakiennes.

"C’est une période de bascule entre une guerre qui touche à sa fin et le début de la stabilisation et de la reconstruction" du pays, a relevé Jean-Yves Le Drian dans l’avion qui le conduisait en Irak.

En 2014, l’EI s’était emparé de près d’un tiers de l’Irak. Les forces gouvernementales, appuyées par une coalition internationale, ont depuis largement repoussé les jihadistes qui gardent toutefois une force de frappe, notamment à travers des attentats meurtriers en Europe.

La France, un des principaux contributeurs de la coalition internationale anti-EI derrière les Etats-Unis, entend poursuivre ce soutien militaire pour la reprise des dernières poches jihadistes.

"Tant que notre ennemi commun n’aura pas été éradiqué, la participation de la France sera maintenue", a assuré Florence Parly, en référence aux frappes aériennes et tirs d’artillerie français en appui des forces irakiennes.

reconstruction de l’Irak

Paris veut aussi soutenir la reconstruction de l’Irak, dont le coût est estimé entre 700 et 1.000 milliards de dollars.

La France souhaite également appuyer le processus de réintégration politique des sunnites pour éviter que l’EI ne retrouve un terreau de recrutement.

La colère de la minorité sunnite en Irak face à sa marginalisation par le pouvoir dominé par les chiites et les opérations menées dans l’impunité par les forces de sécurité dans ses régions a contribué à la montée en puissance du groupe jihadiste sunnite.

A terme, la France, longtemps éclipsée en Irak par son refus de participer à l’offensive américaine contre Saddam Hussein en 2003, espère retrouver un niveau de relations plus intense avec ce pays, à l’image de ce qu’il était avant la guerre du Golfe.

Les deux ministres devraient aussi mettre en garde les Kurdes irakiens contre le référendum d’indépendance prévu le 25 septembre, potentiellement déstabilisateur pour l’ensemble de la région.

"La France est pour l’autonomie du Kurdistan dans le cadre de la constitution irakienne", souligne-t-on au Quai d’Orsay.

Les Etats-Unis s’opposent également à ce référendum, tout comme la Turquie et l’Iran qui craignent qu’un tel processus ne fasse tache d’huile chez leur propre minorité kurde.

Jean-Yves Le Drian et Florence Parly devraient aussi aborder la question des combattants français auprès de l’EI, dont certains – "très peu" relève-t-on de source diplomatique française, sans plus de précisions – ont été faits prisonniers par les forces irakiennes.

Les adultes arrêtés, combattants et épouses, seront jugés en Irak pour terrorisme mais les enfants doivent bénéficier d’un traitement judiciaire et social en France, estime Paris.

Environ 600 à 700 ressortissants français, hommes et femmes, se trouvent toujours sur le théâtre irako-syrien, principalement du côté syrien, selon les estimations des autorités françaises. Quelque 300 Français y ont été tués depuis 2014.

afp

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