Deux ans après son élections, François Hollande face au désamour des Français

Deux ans après le début de son quinquennat, seuls 27% des Français estiment que le chef de l’Etat « mène une politique de gauche », selon un sondage CSA pour Nice Matin publié lundi. Pis, 35% des sondés déclarant avoir voté pour François Hollande au second tour en 2012 affirment qu’ils ne referaient pas le même choix si la situation se représentait. 41 % des électeurs de Jean-Luc Mélenchon et 44 % de ceux de François Bayrou déclarent qu’ils n’apporteraient plus leurs suffrages au président de la République si l’élection se rejouait ce week-end. En creux, ce sondage montre également la défiance des Français à l’égard de la classe politique. 58 % des sondés estiment que Nicolas Sarkozy n’aurait pas fait mieux s’il avait été réélu en 2012.

Malgré un remaniement ministériel au lendemain d’une sévère défaite de la gauche aux élections municipales,et la promesse d’un retournement économique tant attendu en France, François Hollande n’arrive pas à convaincre.

"C’est le grand bluff de François Hollande saison 3, après la promesse du redressement dans la Justice et celle de l’inversion de la courbe du chômage. Car la croissance ne revient pas", assène lundi Valérie Pécresse, ancienne ministre UMP du Budget, sur d’Europe1, qui ne croit pas, à l’inverse du chef de l’État, que le "retournement économique" soit pour bientôt.

Le patron de l’UMP, Jean-François Copé, a également ironisé sur "le retournement économique" annoncé par François Hollande. "Depuis deux ans que François Hollande est élu, il vient tous les mois à la télévision pour dire aux Français : ne vous inquiétez pas, cela va s’arranger", a moqué le député-maire de Meaux sur la chaîne France 3.

Jean-Luc Mélenchon, coprésident du Parti de Gauche, a accusé, lui, François Hollande de "duplicité" et de "manipulation", sa "seconde nature".

Sur RTL, l’eurodéputé et candidat aux Européennes du 25 mai a lancé : "on pouvait penser qu’il était social-démocrate, il ne l’est même pas. Il est quelqu’un qui a une politique économique de droite, point final". "Il s’est installé dans un système qui rend tout le monde fou : il dit une chose et fait exactement le contraire", a poursuivi M. Mélenchon.

"C’est sa manière à lui de voir la vie en rose en permanence", a insisté l’ex-candidat à l’Elysée qui avait soutenu M. Hollande contre Nicolas Sarkozy au deuxième tour de 2012.

"De la manipulation, il y en a toujours eu chez lui, c’est quasiment une seconde nature", a encore accusé l’ancien sénateur socialiste. "Je l’ai toujours connu dans cet aspect de duplicité permanent".

Le retournement économique prédit par le chef de l’Etat? "Ce n’est pas possible", a assuré M. Mélenchon. "Je désapprouve une nouvelle fois le recours aux méthodes d’illusionniste".

L’élu Front de Gauche prévoit même une aggravation économique vu la crise en Ukraine. "Tous les clignotants sont au rouge et lui ne les voit pas", a-t-il insisté.

Une dissolution reviendrait "à donner le pouvoir à la droite et l’extrême droite, qui sont ascendantes", mais "la base politique de ce pouvoir s’est rétrécie de manière considérable" et "le moment est venu pour les socialistes qui ont décidé de repousser cette politique de constituer un groupe autonome", a poursuivi M. Mélenchon.

"Constituer une nouvelle majorité, c’est nécessaire, c’est possible, c’est rassembleur pour toute la gauche", sinon, ce sera "une lente agonie qui va durer pendant trois ans".

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