Des ministres yéménites en exil rentrent à Aden « libérée » des rebelles

Plusieurs ministres yéménites, jusque là en exil en Arabie saoudite, sont rentrés à Aden, la deuxième ville du Yémen, après l’annonce par le gouvernement de sa "libération" des mains des rebelles houthis, a indiqué samedi le ministère de l’Intérieur.

"Nous sommes arrivés la nuit dernière", a précisé à l’AFP le ministre Abdo al-Huzeifi, joint par téléphone, ajoutant qu’il était accompagné du minitre des Transports et de plusieurs responsables de sécurité.

M. Huzeifi n’a pas précisé par quel moyen ils avaient rejoint la ville, mais selon un responsable de la sécurité saoudienne cité dans le quotidien Asharq al-Awsat, les hommes ont pris l’avion jusqu’en Erythrée puis le bateau vers Aden.

Le ministre a confirmé que les rebelles chiites soutenus par l’Iran avaient été boutés hors de la ville, à l’exception de "quelques groupes assiégés qui refusent de capituler".

Vendredi, le gouvernement yéménite basé à Ryad avait annoncé que les forces loyalistes avaient chassé d’Aden les rebelles houthis et les déserteurs alliés aux rebelles. Ils avaient conquis une bonne partie de la ville en mars, forçant le président Abd Rabbo Mansour Hadi à fuir.

"Le gouvernement annonce la libération de la province d’Aden", a écrit vendredi sur sa page Facebook le chef du gouvernement, Khaled Bahah.

Mais la situation semble toujours instable puisque des féroces combats se poursuivaient samedi dans le quartier d’al-Tawahi, toujours aux mains des rebelles, selon des témoins.

Les forces pro-gouvernementales ont pu compter sur le soutien des frappes de la coalition arabe menée par l’Arabie Saoudite, ainsi que sur l’arrivée de combattants entraînés et équipés par le royaume saoudien.

Les avions de la coalition ont visé samedi des positions rebelles dans l’est d’Aden, tuant 25 combattants, a indiqué une source militaire. Un bilan que l’AFP n’est pas en mesure de vérifier.

Les rebelles houthis, aidés d’unités de l’armée restées fidèles à l’ex-président Ali Abdallah Saleh, ont lancé en juillet 2014 une offensive d’envergure qui leur a permis de prendre de vastes régions dont la capitale Sanaa. Ils ont ensuite pris pied à Aden, dans le sud, poussant fin mars à l’exil le président Hadi, qui a trouvé refuge en Arabie saoudite.

Après quatre mois de combats acharnés, des pans entiers d’Aden ont été réduits à néant. Depuis mars, l conflit dans le pays le plus pauvre de la péninsule arabique a fait plus de 3.200 morts, dont une moitié de civils selon l’ONU.

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