Des milliers de manifestants en Espagne pour défendre l’unité du pays

Des milliers de personnes, brandissant des drapeaux espagnols, ont manifesté samedi à Madrid, Barcelone et dans d’autres grandes villes pour défendre l’unité de l’Espagne à la veille d’un référendum d’autodétermination convoqué par les indépendantistes de Catalogne en dépit de l’interdiction de l’Etat.

Au Pays Basque en revanche, quelque 40.000 personnes ont défilé dans les rues de Bilbao en soutien au référendum catalan, selon la plateforme citoyenne Gure Esku Dago, organisatrice du rassemblement, à laquelle se sont joints les principaux partis et syndicats basques.

"Nous maintenons fermement notre engagement en faveur du droit à décider", a tweeté l’association, qui avait déjà organisé une importante manifestation du même type mi-septembre, dans cette région où le sentiment indépendantiste reste fort.

A Madrid, les manifestants anti-référendum se sont retrouvés sur la place de Cibeles où se trouve la mairie, au coeur de la capitale, à l’appel d’un collectif conservateur, la Fondation pour la défense de la nation espagnole (Denaes), a constaté un journaliste de l’AFP.

Brandissant le drapeau national rouge-jaune-rouge, ou le portant comme une cape sur les épaules, ils scandaient "la Catalogne fait partie de l’Espagne !", reprenaient des refrains des supporters de football comme "je suis espagnol, espagnol, espagnol !", ou "on va se les faire !".

Certains criaient même "Puigdemont en prison !". Carles Puigdemont préside le gouvernement régional séparatiste de Catalogne, qui défie le gouvernement et la justice espagnole en tenant dimanche ce référendum interdit parce qu’anticonstitutionnel.

A Barcelone, plusieurs centaines de personnes brandissant des drapeaux espagnols ont manifesté dans la matinée devant le palais de la Generalitat, l’exécutif catalan à l’origine du référendum, selon un photographe de l’AFP.

"On ne fait rien et on va se retrouver avec un gros problème, parce que les nationalistes (catalans) montent vraiment en puissance. (…) L’Etat doit faire de la politique, convaincre des avantages qu’il y a à rester unis, au lieu de passer son temps à répéter que le référendum est illégal. Le problème c’est qu’il n’y a pas de leader en Espagne", s’agace Rafael Castillo, ingénieur de 59 ans, une écharpe aux couleurs de l’Espagne autour du cou, présent dans le rassemblement de Madrid.

"Nous n’aurions pas dû en arriver là. On a atteint un point de non-retour", se lamente à ses côtés Fernando Cepeda, 58 ans, ingénieur, portant un t-shirt imprimé de l’article 1.2 de la Constitution espagnole : "La souveraineté nationale réside dans le peuple espagnol, dont émanent les pouvoirs de l’Etat".

Le gouvernement indépendantiste catalan "a attisé les sentiments les plus bas des gens. Tout ça est très triste finalement. Et maintenant c’est très complexe, une fois que les sentiments ont été réveillés", regrette Eduardo Garcia, 32 ans, professeur de mathématiques dans un lycée.

"Nous devons être humbles, nous sommes frères, nous ne sommes pas différents. Au final, les radicaux sont ceux qui se font le plus entendre", constate Antonio Jareño, 22 ans, étudiant en administration des entreprises.

Des manifestations pro-unité ont également eu lieu dans le sud à Séville et Malaga, à Alicante et Valence (sud-est), Santander, Valladolid et Saragosse (nord), et en Galice, à Saint-Jacques de Compostelle et La Corogne (nord-ouest). Dans cette dernière région ont aussi eu lieu de petits rassemblements en faveur du référendum, tout comme à Madrid.

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