Des milliers d’Américains marchent pour exiger la « vérité » sur la Russie

Plusieurs milliers d’Américains se sont rassemblés à travers les Etats-Unis samedi pour exiger de Donald Trump la "vérité" sur l’affaire des ingérences russes qui empoisonne son début de mandat et qui n’est, selon les manifestants, que le symbole d’une présidence désastreuse.

Face à la Maison Blanche, réunis sur la grande coulée verte qui traverse le coeur de la capitale, entre 2.000 et 3.000 personnes ont scandé des chants hostiles au milliardaire républicain et réclamé la mise sur pied d’une "commission indépendante et transparente" pour enquêter sur une éventuelle collusion entre des responsables russes et l’entourage de Donald Trump durant la campagne présidentielle de 2016.

"Nous voulons aller au fond de cette affaire. Dans des circonstances habituelles, cela aurait valu la destitution" à un président, s’est énervé Leon Chen, un Texan de 32 ans venu participer à l’un des quelque 150 rassemblements sous la bannière de "la marche pour la vérité" dans tout le pays.

La nomination récente d’un procureur spécial, Robert Mueller, pour enquêter sur l’ingérence présumée dans la présidentielle américaine et la possible collusion "est un bon début", estime toutefois le jeune homme, en lâchant d’une main sa pancarte "Destituez Trump" pour réajuster ses lunettes.

Pas suffisant, toutefois, pour Robyn Warner, une écrivaine d’une soixantaine d’années venue d’Alexandria, en Virginie voisine, ceinte de son écharpe "Les femmes se lèvent".

"Nous avons besoin de cette commission indépendante" au Congrès, assure-t-elle, la voix presque couverte par les chants et les cris "résistance". "Le FBI va s’intéresser à certaines choses, tandis qu’une telle commission ira là où l’enquête la mène."

A New York également, près de 3.000 personnes s’étaient rassemblées dans le sud de Manhattan aux cris de "Traitre!", "Menteur!" ou "Enfermez-le!".

Comme à Washington, certains brandissaient des pancartes "Make our planet great again" ("Rendre sa grandeur à notre planète"), en référence au slogan du président français Emmanuel Macron après la sortie choc des Etats-Unis de l’accord climat annoncée jeudi par Donald Trump. Le président américain, a affirmé samedi son ambassadrice à l’ONU Nikki Haley, "pense que le climat change" et croit bien en l’influence humaine dans ce processus.

En parallèle de ces manifestations – qui ont aussi animé Los Angeles, Seattle ou Austin – moins de 200 partisans de Donald Trump se sont rassemblés devant la Maison Blanche pour soutenir la sortie de l’accord de Paris, brandissant des pancartes "Pittsburgh, pas Paris" ou "l’Amérique d’abord".

Les rassemblements se tiennent avant l’audition très attendue le 8 juin au Sénat de l’ancien directeur du FBI James Comey, limogé début mai par le président Trump, qui nie toute intervention contre le FBI autant qu’il dément une collusion avec Moscou. L’ancien premier policier des Etats-Unis est resté silencieux en public depuis son éviction.

Ses déclarations pourraient enfin apporter des éléments concrets au dossier. A moins, comme le craint Savannah Stark, une manifestante à Washington, "qu’une intervention présidentielle n’empêche l’audition".

Avec AFP

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