Des ONG dénoncent un « scandale humanitaire » impliquant des cheminots algériens

Des organisations des droits de l’Homme et des syndicats algériens ont dénoncé, vendredi, le scandale humanitaire qui dure depuis trois jours impliquant les chemins de fer algériens qui, pour la première fois dans l’histoire de l’Algérie, sont utilisés par les pouvoirs publics pour transporter des centaines de migrants, de travailleurs migrants, dont des dizaines de mineurs, entre Oran et Tlemcen.

Dans un communiqué commun, la Ligue algérienne pour la défense des droits de l’Homme (LADDH), la Confédération générale autonome des travailleurs en Algérie (CGATA) et le Syndicat national autonome du personnel de l’administration publique (SNAPAP) condamnent «une grave dérive raciste au niveau des chemins de fer algériens», précisant que «confinés dans un ou deux wagons, une centaine d’Africains, dont la grande partie sont originaires de Côte d’Ivoire et de Guinée, sont devenus des personnes non-grata aux yeux des autorités oranaises».

«Le 14 novembre 2017, le train Maghnia-Oran a été intercepté par les forces de l’ordre venues en renfort, à son arrivée à la gare d’Oran. Les policiers avaient interdit la descente aux migrants subsahariens sans donner la moindre explication et tous les Subsahariens se trouvant dans la gare, munis de ticket de train et désirant voyager, furent arrêtés et cloisonnés dans une zone réservée, et cela sans faire de distinction entre les personnes en situation régulière ou non», déplorent ces organisations.

Et d’ajouter que les réfugiés relevant de UNHCR et disposant de documents onusiens n’ont pas fait exception, précisant que «dans l’après midi du même jour, les Subsahariens ont été embarqués sur le train allant vers Maghnia et aussitôt arrivés à la gare de la ville de Tlemcen, ils ont été arrêtés et débarqués du train».

Elles dénoncent, de ce fait, «le comportement inhumain et dégradant des forces de l’ordre envers les migrants originaires de l’Afrique subsaharienne et l’application de l’instruction ségrégationniste du 24 septembre 2017, émanant du ministère des Travaux publics et des Transports, interdisant le transport aux migrants en situation irrégulière qui est toujours en vigueur».

Ces organisations appellent également les autorités locales et nationales à «respecter la dignité humaine des personnes migrantes quel que soit leur statut, à protéger les droits des travailleurs migrants et des membres de leur famille, des réfugiés et des apatrides». Le Croissant rouge algérien (CRA) se doit de respecter les principes fondamentaux du mouvement international CR & CR, et de s’abstenir à diriger les opérations de déportation de migrants et des expulsions collectives interdits par la loi, notent-elles.

Atlasinfo avec MAP

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