Des Egyptiens évacués de Libye via la Tunisie

Près de 200 Egyptiens fuyant la Libye ont pu prendre vendredi la route vers l’aéroport tunisien de Djerba après avoir été un temps bloqué par des manifestants réclamant des projets de développement au gouvernement tunisien, selon des correspondants de l’AFP sur place.

Quatre bus transportant 185 Egyptiens fuyant les violences en Libye ont passé plusieurs heures bloqués non loin du passage frontalier de Ras Jedir, des manifestants tunisiens bloquant la route depuis plusieurs jours.

Après des négociations, les manifestants se sont engagés à laisser passer les ressortissants égyptiens venant de Libye.

Le porte-parole du ministère tunisien de la Défense, Belhassan Oueslati a confirmé que "les citoyens ont accepté d’ouvrir la route" et que les bus roulent désormais en direction de l’aéroport de Djerba-Zarzis dans le sud-est de la Tunisie.

Un nombre indéterminé d’Egyptiens attendaient toujours du côté libyen de la frontière de pouvoir passer en Tunisie, alors que leur pays a mis en place un pont aérien pour leur permettre de rentrer chez eux.

Les autorités tunisiennes ont annoncé qu’elles ne laisseraient entrer en Tunisie que les étrangers qui seront immédiatement pris en charge par leur gouvernement. En juillet 2014, des milliers d’Egyptiens sont restés coincés pendant des jours en Libye, faute de plan d’évacuation.

La Tunisie craint d’être confrontée à un afflux massif d’étrangers fuyant la Libye, comme lors du conflit en 2011 qui avait conduit le dirigeant Mouammar Kadhafi à sa chute.

Le ministère tunisien des Transports a indiqué jeudi soir que des vols affrétés par Le Caire allaient entamer des rotations pour évacuer les ressortissants égyptiens.

L’Egypte, à la suite de l’exécution par le groupe Etat islamique (EI) de 21 chrétiens coptes, la plupart égyptiens, a bombardé en début de semaine des positions jihadistes en Libye et appelé à une intervention militaire internationale.

Le Caire a aussi appelé ses ressortissants, qui seraient plusieurs centaines de milliers en quête de travail, à quitter la Libye. Depuis jeudi, 1.770 Egyptiens ont pu rejoindre leur pays à Salloum, à la frontière libyo-égyptienne, selon l’agence officielle égyptienne MENA.

Depuis début février, le gouvernement tunisien est confronté à un important mouvement social dans le sud du pays où des manifestants réclament la mise en place de projets de développement dans la région et des investissements.

Des tentes ont été dressées par des manifestants à 5 km de Ras Jedir, principal point de passage entre la Tunisie et la Libye. Depuis plusieurs jours, seuls les Tunisiens et les Libyens rentrant dans leurs pays respectifs sont autorisés à circuler par les protestataires.

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