Depuis « Retour vers le futur II », la réalité a dépassé la science-fiction

Quand Marty McFly et « Doc », les héros du film « Retour vers le futur II », font un bond de 30 ans et se retrouvent en 2015 grâce à leur machine à voyager dans le temps, ils découvrent, stupéfaits, un monde fait de voitures volantes, de carburant aux ordures, de chaussures à laçage automatique et de serveurs-robots.

Si nombre des gadgets imaginés par ce film sorti en 1989 n’existent toujours pas en ce mois d’octobre 2015 — à l’écran, les deux amis excentriques, interprétés par Michael J. Fox et Christopher Lloyd, se retrouvaient dans "le futur" le 21 octobre 2015 –, la réalité a parfois dépassé la fiction.

A bien des égards, la "vraie" année 2015 est plus "futuriste" que ce que l’on pouvait imaginer à l’époque et, en un quart de siècle, le changement est encore plus radical.

"Les smartphones font maintenant partie de nos vies, pourtant, le fait de naviguer sur Internet et d’avoir accès à toutes les informations de la planète aurait stupéfait les plus futuristes des années 1980 qui n’imaginaient pas qu’un téléphone puisse servir à autre chose que parler ou envoyer des SMS", remarque Ross Dawson, futurologue basé à Sydney.

En 1989, pour la jeune génération, c’est l’apparition du lecteur CD qui est vécue comme un tournant de l’histoire.

"Vu depuis l’année 1989, quand le film a été fait, ce que nous avons aujourd’hui à notre disposition en termes de connectivité, d’information, de divertissement est totalement ahurissant", dit à l’AFP M. Dawson, fondateur du réseau Future Exploration Network.

Tous ces outils technologiques, que nous utilisons maintenant sans y penser, comme Google, Wikipedia, les sites de réseaux sociaux comme Facebook et Twitter, les GPS de nos smartphones, les sites d’achats en ligne et les services de réservation comme Uber et Airbnb auraient été presque inconcevables quand le film est sorti en 1989.

Et imaginez un monde sans e-mail ! Le Marty McFly de 2015 reçoit sa lettre de licenciement par fax. Posséder ce bijou, chez soi, semblait alors à la pointe de la technologie, mais c’était avant la révolution Internet…

– Ecrans plats, apps, biométrie… –

Petit rappel du chemin parcouru : en 1985, seul un quart des ménages américains possédait un four à micro-ondes. Les lecteurs de CD et de VHS représentaient la haute technologie.

Aujourd’hui, on peut acquérir une imprimante 3D pour le prix d’un réfrigérateur et construire tout ce qu’on souhaite, d’une arme à feu à un jouet pour enfants. On télécharge des chansons ou des films à partir d’Internet, on les regarde directement en streaming…

Modifier le génome humain ou créer en laboratoire de la viande de hamburger à partir de cellules musculaires de vaches est devenu possible. Un robot a même été déposé sur une comète à des centaines de millions de kilomètres de la Terre.

"Les humains se sont très rapidement habitués aux innovations et les tiennent pour acquises", déclare Ross Dawson.

Si les skateboards volants et les vêtements à "auto-séchage" ne hantent pas nos rues, le film a quand même prédit des choses justes : nous disposons d’écrans plats, nous passons des appels vidéo et nous utilisons des applications météo.

Bien qu’encore peu développée, la technologie biométrique par empreinte digitale peut permettre de payer ou de déverrouiller les portes.

Et si les enfants de Marty portaient d’étranges lunettes leur permettant entre autres de recevoir des appels, le monde actuel compte désormais les lunettes de réalité augmentée…

"C’était assez visionnaire de leur part d’imaginer autant de choses vraies", affirme Thomas Frey de l’Institut DaVinci, un groupe de réflexion futuriste.

"Ils (Robert Zemeckis et Bob Gale, les scénaristes du film, ndlr) l’ont dépeint d’une façon comique, rigolote, mais je pense qu’ils ont fait un travail phénoménal en anticipant des choses qui devaient sembler insensées à l’époque", ajoute-t-il.

Certaines prédictions du film restent toutefois un peu trop en avance sur notre temps, comme les voitures volantes. "Il y a trente ans, la plupart des futurologues auraient évalué les chances d’avoir des voitures volantes en 2015 à plus de 50%", précise à l’AFP Jack Uldrich, un futurologue de Minneapolis.

Ce qui n’empêche pas des entreprises de s’inspirer encore du film. La société Hendo, basée en Californie, vient de créer l’"Hoverboard", le skate volant du film. Et Nike travaille sur les chaussures à laçage automatique de Marty.

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