« Dénigrer Laâyoune, c’est dénigrer Rabat » ( Hilale)

Vendredi devant le Conseil des droits de l’Homme à Genève, l’ambassadeur représentant du Maroc auprès de l’ONU, Omar Hilale, n’a pas mâché ses mots face aux allégations de son homologue algérien sur de supposées violations des droits de l’Homme au Sahara. « Dénigrer Laâyoune, c’est dénigrer Rabat, mentir sur Dakhla c’est mentir sur Tanger, et calomnier sur Smara c’est calomnier sur Fés », a déclaré M. Hilale.
Le Maroc territorial, a-t-il dit, « est un tout indivisible comme l’est le peuple marocain face à l’adversité et l’agression diplomatique algérienne, alimentée par plus de 700 millions de dollars ces deux dernières années ».

Le diplomate intervenait dans le cadre de son droit de réponse suite à une intervention de l’ambassadeur algérien consacrée exclusivement à la situation au Sahara. « Ce n’est pas de gaieté de cœur que je prends la parole pour répondre au déchainement marocophobe de mon collègue algérien. Il n’a pas fait mieux que sa délégation qui m’a interrompu à 5 reprises pour m’empêcher de dénoncer la situation des droits de l’Homme en Algérie", a dit M. Hilale, dénonçant au passage les graves atteintes des droits des minorités en Algérie, plus particulièrement les minorités mozabite et kabyle. "

"J’accorde à mon collègue des circonstances atténuantes, parce qu’il a l’habitude de la censure dans son pays", a-t-il lancé. En outre, a ajouté M. Hilale, l’ambassadeur algérien a sûrement constaté que la délégation marocaine ne l’a pas interrompu, "bien que son intervention ait été hors sujet et ce, par éthique diplomatique et par respect pour notre Conseil".

"L’ambassadeur d’Algérie doit intégrer, une fois pour toutes que, toute agression verbale sur le Maroc sera suivie d’une réponse prompte, adéquate et appropriée sur la situation des droits de l’homme en Algérie, car la dignité de chaque citoyen marocain n’est pas moins sacrée que celle d’un algérien", a-t-il fait valoir, soulignant qu’"il n’y a là ni animosité, ni fébrilité, ni haine ! Mais une simple obligation de respect mutuel".

Dans le même contexte, M. Hilale a dit "remercier" son homologue algérien "d’avoir menti sur de prétendues violations des droits des migrants africains, ce qui me donne l’occasion de le corriger", rappelant qu’à l’initiative du Roi Mohammed VI, le Maroc a adopté une nouvelle politique migratoire qui repose sur le respect des droits de l’Homme, la solidarité et les valeurs humanistes qui va déboucher sur la régularisation et l’intégration de milliers de migrants africains.

"L’Algérie, a-t-elle le courage d’en faire de même ? La réponse est non, car les filières de la traite des êtres humains s’y activent en toute impunité", a-t-il martelé.

Le diplomate marocain a relevé que même les réfugiés syriens, meurtris par leur conflit dramatique, n’ont pas droit à la compassion des autorités algériennes. "Bien que fermées depuis 20 ans par l’Algérie, ces frontières s’ouvrent comme par miracle, pour refouler des femmes et enfants syriens vers le Maroc", a-t-il encore rappelé.

"Mon collègue va surement contester ces faits", a assuré l’ambassadeur qui a alors invité son homologue algérien "à le faire auprès du HCR qui dispose de toutes les preuves de leur refoulement".

Il a également indiqué que l’ambassadeur d’Algérie a récidivé sur des prétendus prisonniers politiques au Maroc," ce que toutes les instances onusiennes et les ONG internationales des droits de l’Homme contestent", soulignant que ce n’est pas le cas pour l’Algérie.

M. Hilale a, à cet égard, indiqué qu’il y a un prisonnier algérien au Maroc dont son pays demande l’extradition avec insistance, mais le Royaume ne l’a pas fait en raison de la ferme opposition du Comité des Nations unies contre la Torture qui suit le dossier.

"M. l’Ambassadeur sait pourquoi, car il gère son dossier" , a-t-il précisé, rappelant que le Comité contre la Torture considère que ce prisonnier risque d’être torturé en Algérie, et partant, il exige son maintien au Maroc.

"Le Comité contre la Torture vient d’informer le Maroc que son cas sera examiné pour décision le mois prochain.", a-t-il ajouté, affirmant qu’il "ne manquerai pas d’informer mon collègue algérien de la décision qui sera prise".

Il a enfin regretté que l’ambassadeur d’Algérie "n’a pas eu le courage de dire un seul mot sur la situation des minorités kabyle et les récentes victimes mozabites à Ghardaia, évoquées dans ma déclaration, ni sur le cas des deux Sahraouis tués par l’armée algérienne pour avoir osé fuir Tindouf".

Là encore, M. Hilale a dit "comprendre son silence et son désarroi, expressions flagrante de l’autisme des autorités algériennes. Il ne peut pas défendre l’indéfendable".

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