Déchéance de la nationalité: Manuel Valls répond à la polémique

Manuel Valls a défendu lundi le projet controversé de l’exécutif d’étendre la déchéance de nationalité en affirmant qu’il ne s’agissait pas d’une idée d’extrême droite, ni d’une remise en cause du droit du sol, autant d’arguments "infondés" selon lui.

La volonté de François Hollande d’inscrire dans la Constitution la possibilité de retirer leur nationalité à des binationaux nés Français est loin de faire l’unanimité dans la majorité, où certains dénoncent une mesure contraire aux valeurs de gauche.

La polémique a pris une nouvelle ampleur ce week-end avec les interventions de l’ancien chef du gouvernement Jean-Marc Ayrault et de l’ex-ministre Benoît Hamon, tous deux opposés à un tel projet.

Dans un long message aux allures de mise au point publié sur son compte Facebook, l’actuel Premier ministre dit vouloir "éviter tout amalgame, (et) écarter les arguments infondés".

"Comment peut-on dire que priver de la nationalité française des terroristes condamnés serait une idée d’extrême droite ? (…) C’est strictement faux", selon Manuel Valls.

"Ce principe existe dans de nombreux pays démocratiques proches de la France : en Grande-Bretagne, au Canada, en Suisse, aux Pays-Bas et d’autres encore, sans doute", poursuit le chef du gouvernement.

L’ancien ministre de l’Intérieur, qui se fait l’avocat de ce projet annoncé par François Hollande trois jours après les attentats sanglants du 13 novembre, se défend de vouloir rétrécir le champ de la nationalité française.

"Dès 2012, (…) j’ai rétabli – sous les critiques virulentes de l’extrême droite – des conditions normales et ouvertes d’accès à la naturalisation, y compris bien sûr sur la base du droit du sol", écrit-il.

"Ce n’est aucunement une remise en question du droit du sol puisque la possibilité de déchéance concernera tous les terroristes binationaux condamnés pour crimes, quel que soit le mode d’obtention de la nationalité, droit du sol ou filiation", ajoute Manuel Valls.

D’après lui, l’objectif est avant tout symbolique et cette mesure, si elle voit le jour, ne s’appliquera "heureusement" qu’à un petit nombre de personnes.

A ses détracteurs, il avait déjà répondu dans le Journal du Dimanche en déclarant qu’"une partie de la gauche s’égare au nom de grandes valeurs en oubliant le contexte, notre état de guerre".

Cette déclaration n’avait pas fait taire les voix dissidente. Dans la journée de dimanche, Jean-Marc Ayrault avait jugé sur Twitter qu’il ne fallait pas diviser la France, laissant entendre par là son désaccord.

De Martine Aubry, la maire de Lille, à Anne Hidalgo, la maire de Paris, plusieurs voix socialistes s’étaient déjà élevées publiquement, au cour des dernières semaines, contre le projet.

Pour être validée, la réforme constitutionnelle voulue par l’exécutif devra être approuvée par référendum ou par trois cinquièmes des parlementaires.

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