DSK, les filles et les factures

DSK, les filles et les factures
Ils ont passé un très sale été. Les deux policiers lillois, les deux chefs d’entreprise et les deux prostituées étaient les mercredi 11 et jeudi 12 mai à Washington en compagnie de DSK. Soirées comprises. Les six, plus un "couple échangiste", selon un des témoignages du dossier, sont rentrés le vendredi 13 en France. Le dimanche 15, avec le reste du monde, ils ont donc découvert l’incarcération du patron du FMI et l’affaire du Sofitel.

"Pendant tout l’été, ils ont prié pour que les enquêteurs du procureur de New York, au pic de l’affaire, ne tombent pas sur leur escapade", admet un de leurs avocats. Ce qu’ils ne savaient pas, c’est que des policiers français, depuis le mois de février, les pistaient déjà. Rétrospectivement, DSK a aussi beaucoup de chance qu’il n’y ait eu aucune fuite du dossier lillois alors qu’il était en prison aux États-Unis. "À Paris, certains savaient et ont préféré ne pas en rajouter", confie une bonne source.

"Il y a un code éthique chez Eiffage"

Aujourd’hui, toutes les factures sortent. Selon nos sources, l’audit mené par la société Eiffage a permis de mettre au jour cinq factures correspondant aux trois voyages aux États-Unis de décembre 2010, février et mai 2011. Trois factures, aux montants considérables, correspondent à des billets d’avion et des hôtels. Deux factures, une de 800 euros et une autre de 1.700 euros, sont plus énigmatiques. Toutes portent au dos la mention "DSK", pour un montant total avoisinant 30.000 euros. "Eiffage et la société de Fabrice Paszkowski se partageaient les frais, on peut donc tabler pour un total de l’ordre de 60.000 euros", confie un enquêteur.

"Il y a un code éthique chez Eiffage, il n’a évidemment jamais été question de financer ce genre de choses", assure au JDD l’avocat du groupe, Me Thierry Dalmasso, qui s’est constitué partie civile, particulièrement remonté contre "les contre-feux sans fondement" de Me Éric Dupond-Moretti, l’avocat de David Roquet, le cadre licencié.

Chez Eiffage, on épluche encore la comptabilité pour déterminer aussi le montant des "escapades" parisiennes, également prises en charge par David Roquet. C’est au bar L’Aventure, en compagnie du cadre d’Eiffage, que DSK y aurait rencontré "Béa", alias Béatrice Legrain, la compagne du proxénète "Dodo la Saumure", le 6 mars 2009… avant de la retrouver au printemps 2010 à l’hôtel Murano, en compagnie de trois autres professionnelles. "Béatrice Legrain nie être impliquée dans un quelconque réseau de prostitution, elle n’a rien à voir avec cela", confie Me Étienne Wéry, son avocat belge, qui réclame sa libération… Réponse le 4 novembre.

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