Crise des réfugiés : Sommet européen « décisif », mercredi à Bruxelles

Après l’échec jusqu’à présent des ministres de l’Intérieur de l’Union européenne de parvenir à un accord sur la relocalisation de 120.000 demandeurs d’asile et le signal envoyé par le Parlement européen, qui a voté, jeudi dernier en procédure d’urgence, cette proposition de la Commission, un sommet européen extraordinaire est prévu, mercredi à Bruxelles, pour trouver une issue à la crise.

En vertu de la proposition de la Commission, 120.000 réfugiés devraient être déplacés depuis l’Italie (15.600), la Grèce (50.400) et la Hongrie (54.000). Ce nombre vient s’ajouter au régime initial pour relocaliser 40.000 demandeurs d’asile, approuvé par le Parlement le 9 septembre et par le Conseil des ministres de la Justice et des Affaires intérieures de l’UE le 14 septembre. Ce qui porte le nombre total de personnes à relocaliser à 160.000.

Mais, il faut dire que l’affaire ne serait pas mince. Le débat promet d’être animé lors du sommet de mercredi. Le même bloc de pays refuse encore d’adhérer à l’effort collectif de solidarité. Il est formé par la Pologne, la République tchèque, la Slovaquie et surtout la Hongrie, qui ne se considère pas comme un pays de première ligne et ne veut pas participer au régime de relocalisation.

La tension entre pro et anti-système de relocalisation est telle que récemment le ministre allemand des Affaires étrangères Frank-Walter Steinmeier, dont le pays connait un afflux record de réfugiés, a brandi la menace d’un "vote à la majorité qualifiée" pour imposer aux pays récalcitrants une répartition des réfugiés.

Prévus par les traités européens, le vote à la majorité qualifiée exige que 55% des Etats de l’UE représentant au moins 65% de sa population votent cette mesure, qui s’imposerait alors à l’ensemble des 28 pays de l’UE.

Mais, pour ne pas en arriver là, les ministres de l’Intérieur des 28 tenteront mardi de baliser le terrain en vue de la réunion des chefs d’Etat et de gouvernement de mercredi. Il s’agirait d’exercer des pressions sur les pays de l’Europe centrale pour éviter un nouvel échec, à l’image de celui du Conseil des affaires intérieures du 14 septembre dernier.

Dans sa lettre adressée aux dirigeants européens, à la veille du sommet, le président du Conseil européen, Donald Tusk, a tenu à mettre tous les Etats devant leurs responsabilités. Il les a appelé, au lieu de se renvoyer la balle, à élaborer une politique migratoire efficace et responsable, tout en respectant les valeurs fondamentales européennes.

Il propose de discuter de questions relatives au soutien des Etats membres de première ligne, à la coopération avec les pays des Balkans occidentaux, la Turquie et les pays limitrophes de la Syrie, à l’appui budgétaire au Haut Commissariat pour les réfugiés et au Programme alimentaire mondial, ainsi qu’à la mise en œuvre des conclusions sur le retour et la réadmission.

Outre la répartition des demandeurs d’asile, les dirigeants des 28 devraient également, selon la note informative établie par le Conseil européen, échanger leurs vues sur les efforts diplomatiques pour résoudre la crise en Syrie, qui est à l’origine d’une bonne partie des flux des réfugiés en Europe.

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