Crash A320 : l’acte volontaire suscite colère et consternation en Allemagne

A la tristesse causée en Allemagne par l’accident de l’A320 de Germanwings dont la moitié des 150 victimes étaient allemandes, s’ajoutaient jeudi la colère et la consternation après les révélations sur un acte volontaire du copilote allemand.

"Je voulais savoir où habitait le meurtrier". Hans-Dieter, la cinquantaine, a la voix qui s’étrangle quand il parle aux journalistes présents aux abords du domicile des parents d’Andreas Lubitz, le copilote accusé d’avoir délibérément provoqué la chute de l’avion mardi matin.

"Pour moi, c’est comme ce type en Norvège qui a tiré", a ajouté cet homme, évoquant le tueur Anders Behring Breivik.

Les informations données par la justice française établissant que le copilote, un Allemand de 28 ans du nom d’Andreas Lubitz, est responsable de la mort des 150 passagers du vol, ont provoqué l’incompréhension dans un pays sous le choc de la catastrophe.

A Haltern (nord-ouest), d’où étaient originaires 16 élèves et deux enseignantes qui étaient de retour d’un échange scolaire en Espagne et sont morts dans le crash, le maire et le proviseur de leur lycée ne cachaient pas leur désarroi, après les dernières révélations.

"Je me demande quand va s’achever le cauchemar que nous vivons ici à Haltern am See", a déclaré Bodo Klimpel, premier magistrat de cette ville de 38.000 habitants.

"Qu’un individu ait pu intentionnellement provoquer cet accident, cela donne une dimension encore plus terrible" à la catastrophe, a-t-il jugé, se disant "personnellement abasourdi, en colère, sans voix et choqué au plus profond par cette nouvelle information".

Le proviseur du lycée Joseph-König, Ulrich Wessel, a raconté avoir appris la nouvelle à ses collègues en leur disant : "c’est encore bien pire que ce que nous avions d’abord pensé".

– ‘Totalement inconcevable’ –

"Si l’origine de l’accident avait été un problème technique, on aurait pu faire en sorte qu’un tel problème ne se reproduise pas", a affirmé M. Wessel, "cela nous met en colère de voir qu’un suicide ait également dû conduire 149 autres personnes dans la mort".

"Nous n’avons pas pu informer les élèves car les cours se sont terminés à 13h10", a-t-il précisé, ajoutant : "cela nous laisse désemparés, nous ne savons pas ce qui a poussé ce jeune homme, nous ne savons pas s’il pouvait saisir la portée de sa décision, s’il souffrait de problèmes psychiatriques".

La chancelière Angela Merkel, dans une courte allocution devant la presse à Berlin, a estimé que les informations de la journée donnaient à la tragédie "une dimension totalement inconcevable".

"Cela va au-delà de l’entendement", a-t-elle dit, relevant qu’il était "important de continuer à enquêter et que chaque aspect soit creusé en profondeur".

Afin de recueillir des "éléments personnels susceptibles d’éclairer les faits", à savoir des informations sur la personnalité du copilote et ses éventuelles motivations, les enquêteurs ont perquisitionné jeudi soir à ses deux domiciles, à Montabaur et Düsseldorf, dans l’ouest de l’Allemagne.

"Nous n’avons pas le moindre indice sur ce qui a pu pousser le copilote à commettre cet acte horrible", a déclaré le patron de Lufthansa, maison-mère de Germanwings, Carsten Spohr.

"Même dans nos pires cauchemars, nous n’aurions pas pu imaginer qu’une telle tragédie puisse arriver", a encore dit M. Spohr, la voix tremblante, ajoutant : "nous sommes abasourdis ici chez Lufthansa et chez Germanwings".

"Andreas L. et l’atroce question du pourquoi", titrait jeudi soir le quotidien Die Welt, dans son édition en ligne.

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