ils étaient quelques dizaines, à Bejaïa et Bouira, plusieurs centaines. La police a dispersé sans ménagement les protestataires, procédant à l’arrestation d’au moins 91 personnes. Plusieurs centaines de Franco-Algériens se sont rassemblés, sans incident, devant l’ambassade d’Algérie à Paris. Abdelaziz Bouteflika a réagi hier sous la forme d’un communiqué lu par le ministre de la Justice, Tayeb Louh. Il appelle à donner « une leçon de citoyenneté à ceux qui veulent nuire à notre chère patrie ». Ceux qui appuient sa candidature et parlent en son nom, dont le parti salafiste Front de la Sahwa, font tout pour rendre inaudibles les protestations soulevées par sa candidature.
«Je ne suis pas contre Bouteflika, mais pourquoi il ne s’adresse pas aux Algériens ? On veut qu’il parle, on veut l’entendre », s’écrie en arabe une Algérienne devant les caméras de télé avant d’être embarquée par deux policières. « Puisqu’il ne parle pas, qui nous dit que ce ne sont pas d’autres qui décident à sa place ? » ajoute une seconde avant d’être arrêtée à son tour. Ça se passait jeudi, place Maurice-Audin, à Alger où quelques centaines de personnes avaient bravé l’interdiction de manifester et s’étaient rassemblées contre la candidature d’Abdelaziz Bouteflika, soixante-dix-sept ans, pour un quatrième mandat de cinq ans. À Constantine,